On ne s’étonne plus de rien,
Certains vont même sur la lune
Y puiser l’air baudelairien
Pour se faire un peu plus de thune

Sur le dos de leurs chers lecteurs
Quand la politique s’en mêle
Pour chouraver les électeurs
Qu’ils récupèrent pêle-mêle.

Chikungunia et puis Zika,
Ebola et j’en passe d’autres
Pour ne pas citer l’abaca*
Que certains prennent pour l’épeautre.

On investigue le cerveau
Sans même percer dure-mère
Pour démêler tel l’écheveau
Toute réflexion amère.

On ne s’étonne plus de rien
Et on pardonne au sacrilège
Comptant aryen pour arien **
Par le plus simple sortilège.

On s’en va fouiller l’univers
Y débusquer météorite
Ou l’astre qui tourne à l’envers
Autant de choses qui m’irritent.

On ne sait pas qui, sous nos pieds,
Tous les midis bouffe notre ombre
Et nous la rend estropiée
Dés que retombe la pénombre.

On ne s’étonne plus de rien,
Pourquoi bombyx fait sa pelote
Dans son cocon épicurien
Où dans sa prison, il boulotte,

Faisant mille mètres de fil
De soie sans se faire une pause
Et nous montrer son vrai profil
Qui justifierai bien ma dose.

Car pour écrire ces refrains
En recherchant l’apothéose
Il faut avoir un peu enfreint
Les bonnes limites de prose.

*Chanvre de Manille
** surtout ne pas confondre Hitler er Arius.

Capricorne, le 07/03/2016