C'est seulement la nuit...
C'est seulement la nuit
Quand dorment les hommes
Quand se déforment les formes
Quand apparaissent les fantômes
Seuls et abandonnés
Terriblement seuls
Reniés et oubliés
Tristes comme la nuit !
C'est seulement la nuit
Quand nous sommes enfin à l'abri
Des regards indiscrets
Seuls comme des détenus
Loin des accusations
Libérés des jugements
Seuls en face de nos délits
Que nous pouvons déplorer
Nos saletés et nos lâchetés
Et pleurer
Pleurer comme des condamnés !
C'est seulement la nuit
Loin des témoins oculaires
Loin des regards accusateurs
Des délateurs et des dénonciateurs
Que nous maîtrisons notre colère
Que nous avons enfin l'aisance
Le flegme et l'élégance
De snober l'offense
De vouloir croire et penser
Que la pierre qu'on nous a lancée
Ne nous a pas blessés
Même si on saigne
Nous pouvons encore endosser
Sans nous casser !
C'est seulement la nuit
Quand on entend hurler
Les loups maudits
Que les morts sortent de leurs tombes
Les démons émergent de leurs ténèbres
Les fantômes et les ombres
Viennent nous hanter
Et nous rendre maudits
Abandonnés de Dieu
Comme des damnés !
C'est seulement la nuit
Quand nos esprits errent
Que nous avons peur
Que le cœur nous serre
Et nous devenons des enfants
Redoutant les ogres et les démons
Ne pouvant dormir
De peur de mourir
Et ne plus revoir le jour !
C'est seulement la nuit
Quand tout devient noir
Que se réveillent les déboires
Plus acérés que des rasoirs
Nous sombrons dans le désespoir
Le regret et le remords
Nous admettons enfin nos erreurs
Et nous avouons avoir tort
Comme des enfants frondeurs !
C'est seulement la nuit
Quand la conscience nous tourmente
Quand la torture devient violente
Que nous nous regardons en face
Nous tolérons enfin notre disgrâce
Et nous demandons grâce
A la Providence !
C'est seulement la nuit
Que le mensonge fuit
Que la vérité reluit
Elle chasse les illusions
Elle casse les paravents
Elle efface les mirages
Et bénit les anges
Nous trouvons enfin la paix
Dans les bras de Morphée
Comme des enfants bénis
Enfin, le sommeil vient
Enfin, tout va bien!
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Agadir, le 3/ 6/ 2015
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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!
