Crissent les roues
A dix sept ans et demi
J’avais déjà compris la vie
Le corbillard crachait ce cri
Quand ta mort m’étreignit
Les chevaux tiraient dare-dare
Arrachaient l’ultime brancard
Debout sur le seuil,
Je prenais congé de ton cercueil
Partie pour ton dernier grand voyage
Adieu mère chérie qui m’abandonne
Je fais le geste béni qui te pardonne
De me laisser à la rage de ma cage
Pourquoi nous as-tu quittés
Sur la pointe des pieds
Tu ne t’es point excusée
Sur cette pierre de nous laisser
Les roues crissant et geignant
Rythment tes derniers instants
Qui te séparent de l’ultime terre
Dernier parcours de ta misère
Adieu pauvre mère
Adieu terre délétère
Fatale séparation finale
Tranché le cordon ombilical
Aujourd’hui que reste-t-il
De ta silhouette gracile
Des souvenirs légers et subtils.
Un fils tourné vers le ciel
Te lançant un essaim d’abeilles
Te nourrissant de leur miel.
20/04/08