La plage dépeuplée
(où règne la peine)
Mon cœur est vide, j’ai l’imagination à la dérive.
Seul là , sur cette immensité de sable inexpressive,
Je promène mon désarroi, mélancolique et lassé.
Il est de très bonne heure et le matin va se lever.
Comme chaque nuit ce sont des attentes en vain.
Je voudrais m’assoupir avec des rêves angevins.
Je dois y être dispensé car le sommeil est absent.
J’attends alors la lumière du jour inlassablement.
Après deux bons kilomètres de marche nonchalante,
mes pieds touchent le sable froid, la brume présente.
J’attaque mon errance solitaire tout au long des vagues.
Je scrute sans voir l’écume se déposer comme des tags.
Comme chaque matin, depuis ton départ si douloureux,
c’est mon lieu de réunion avec moi-même, malheureux.
Je cherche le pourquoi de ta décision aussi surprenante.
Depuis deux ans je pensais que c’était la passionnante.
Jolie et joyeuse, tu penses qu’à la chance, qu’au présent,
Tu t’amuses de tout et de rien, ta vie n’a pas d’accent.
Tu aimes la musique et danser sur cette place immense,
ĂŞtre entre amis et les voyages dans les forĂŞts denses.
C’est vrai, tu me rendais mal à l aise par tes sourires,
par ton clin d’œil familier et ta façon de renchérir.
Moi je suis certainement trop mûr pour toi, gamine.
Je pensais à l’avenir, vivre avec toi dans la chaumine.
Je me voyais entrant au soir accueilli par ton baiser
Et par les cris de notre nouveau-né au sourire aisé.
Cela devait être pour toi que l’image d’un loin futur,
tu voulais habiter l’instant dans ta belle armature.
Je ne t’ai pas comprise oh ! Ma douce princesse.
Je n’ai pas vu ton regard interrogateur sans cesse.
Je n’ai pas vu clair à tes expressions de jeune fille.
Je n’ai pas vu que tu t’éloignais de ma belle île.
Je suis fatigué, je ne pourrais plus jamais aimer.
L’horizon tout là bas semble me dire d’approcher.
Je rentre dans la vague qui doucement m’entraîne.
Je n’ai plus pied, ma torture prend fin, tu es ma reine !...
CHRIS Pour vous
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chris pour vous
salutations