Ma poésie est un combat
Contre les spectres, les ombres,
Qui hantent l'immense delta
Du fleuve des peurs pénombre.

Ma poésie est refuge,
Mon ermitage lazuli.
Déserteur, calme transfuge,
Je peux caresser mes oublis.

Ma poésie est absence
Des amours trop rituelles,
Aux creux des volcans silences,
Sur les fesses d'une belle.

Ma poésie est embellie,
Aux frissons chauds des sensations,
Aux couleurs fines de la vie,
Sur les murs bleus de mes prisons.

Ma poésie brouille les mots,
Pour qu'ils s'engueulent de passions,
Guenilles, sous leurs oripeaux,
Aux coups au ventre sans raison.

Ma poésie m'emporte au loin,
L'instant d'une transcendance,
Une peau douce sous la main,
Un voyage en belle errance.

Ma poésie, étrangère
De moi-même, cracheur de mots,
Déesse des adultères,
Suint des pores de ma peau.

Ma poésie se possède
Du rythme des fumées des jours.
En alchimie elle procède
A l'invention de ses détours.

Comme un ruisseau de feu au vent,
Elle ravage le présent,
Pour chaque baiser des amants,
Désir, elle brûle l'en-dedans !