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Cet âge est sans pitié Cet âge est sans pitié
"Cet âge est sans pitié a écrit La Fontaine" Il est vrai que l’enfance est capable de tout Je m’en vais vous conter un récit un peu fou Issu de ma jeunesse éphémère et lointaine.
En sortant de l’école, une pluie survenant, Je restais sous un porche avec mes camarades Nous y faisions du bruit en ayant la parade À l’ondée qui cessait plus tard nous libérant.
La dame possédant notre abri provisoire N’aimant pas que l’on vint chez elle s’abriter Nous fit chasser du lieu disant c’en est assez Vous faite un bruit d’enfer je ne veux plus vous voir.
On décida alors par esprit de vengeance De punir la plaignante refusant son abri. Le jardin du plus grand qui s’appelait Henri Avait maintes limaces qui étaient en vacances
On en fit provision et dans la boîte aux lettres De la dame en question les bêtes voyageant Tâchèrent le courrier de leur chemin gluant Dans la fente habitée on n’osait plus rien mettre.
Alors l’air hypocrite, en vaillants chevaliers, Nous avons proposé à la dame craintive De sortir ces limaces, bêtes intempestives, En sachant par avance où les expatrier.
Une petite pièce nous vint en récompense Le boulanger du coin vendit des roudoudous, La dame sous son porche nous laissa les jours où La météo montrait l’humide incontinence.
Mais dans nos jeunes têtes, le bel appât du gain, Nous poussa à monter une affaire de limaces Les bestioles, des lettres, vinrent à prendre les places Puis nous « delimassions » les boîtes avec entrain.
La chose fut rentable et il y eut des jours Où la confiserie prenant de l’importance Nous avions des quatre-heures d’une belle abondance L’appétit du diner de ce fait tournait court.
Hélas le grand père de notre ami Henri Trouvant que la limace était trop herbivore Se munit d’un poison à base de phosphore ; Des gluantes gloutonnes aucune ne survit.
Et le courrier depuis jamais ne s’englua Nous eûmes des abris sous des porches cléments Le boulanger pourtant nous voyant moins souvent De maintes friandises, regretta nos achats.
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