Il est de ces matins où l’on ferme les yeux,
On ne peut plus quitter l’asile de pénombre,
Refusant d’effacer les moments voluptueux,
On sait que tout en nous, veut nier le jour, et sombre.

Et si c’était possible, ce serait délicieux,
Il faudrait fuir ces gens qui se pressent en grand nombre,
Consacrer notre vie aux ébats amoureux,
Sans attendre demain, pour faire un autre monde.

Se laisser, sans remords, envahir de faiblesse,
Au risque de passer pour les plus malheureux,
Et n’avoir que l’amour comme unique richesse,
Sans jamais nous lasser, ni devenir plus vieux.

Au diable l’avarice ! Adieu aux ambitieux !
Nul autre que moi-même ne te ferait de l’ombre,
Et nous épouserions la vie qui sied aux dieux,
Et nous jouerions gaiement, seconde après seconde.

Et c’est, dès cette terre que nous serions heureux,
Les jours passeraient vite, et les nuits seraient longues,
Et nous serions tout près de la voûte des cieux,
Nous deux, sur un nuage, nous serions seuls au monde.

Dumnac