Le poète est un être dépourvu d’ironie,
Les choses dont il parle sont celles qui le touchent,
Et ce qu’il a vécu, sans fard il le décrit,
Souvent moins éloquent, lorsqu’il ouvre la bouche.

Par le chanteur de rock, il se laisse émouvoir
Et les mots maladroits du roi de la montagne,
Jamais sur l’ambulance il ne tire, dare-dare,
Il aime ceux qui perdent, mais aussi ceux qui gagnent.

Le poète est naïf, ne cesse d’admirer,
Il aime les bouquets, et surtout, les fleurs bleues,
Parfois dans l’eau d’un lac, il aime se mirer,
Jamais il ne se lasse des ébats amoureux.

Le poète, dès l’aube, il s’en va en cavale,
On voudrait l’arrêter, le mettre sous écrou,
Et, afin de lui nuire, on forme des cabales,
Parfois même la foule au pilori le cloue.

Un avis de recherche serait bien inutile,
Et les portraits-robots sont souvent illusoires,
Il est insaisissable et toujours se défile,
À pas de loup il rôde, au crépuscule, un soir.

Dumnac