Ensorcelantes tribulations d'un esprit qui n'a pas de repos
La course effrénée des hordes de chevaux
La colère, la douleur, le cri strident et étranglant
La jugulaire tendue à se rompre dans son propre écho.
Douceur de l'instant vaporeux qui suspend le temps,
Filtre polarisé qui s'immisce chaque aube plus avant,
Délicat réveil dans un monde nouveau, vivant,
L'âme prête à s'enliser sans plus de questions éternellement.
Le tiraillement s'étiole en saupoudrant des séquelles
Croisant le fer chaque jour avec moins d'étincelle,
Les fantômes s'épuisent dans la ritournelle
Du renouveau qui s'affirme à chaque battement réel.
Une larme d'eau de rose embaume un champ infini
Une brise effleure cette prairie et l'emporte sans un bruit
Tout entière sans laisser la moindre pousse encore tapie
Échapper à leur voilure majestueuse et inassouvie.
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"À l'extrémité de cette longue pensée brûle, au loin, le oui total."
Albert Camus, Carnet III.