Plume de platine Inscrit le: 3/1/2012 De: de passage sur terre Envois: 2565 |
Nativité Il est des croyants et d'autres qui ne croient pas je vous propose simplement une belle histoire
Nativité
Où vont-ils ce deux-là Marchant d’un même pas ? Leurs sandales soulèvent le sable du désert, Dans ce début d’hiver.
Voilà deux jours et nuits Qu’ils cheminent sans bruit, Sans prendre de repos, comme font les jeunes gens, Eux qui n’ont pas vingt ans.
Sur ce jeune homme-là La longue djellaba Donne à la silhouette une allure élancée, Très légèrement voutée.
Le ventre tout gonflé Par la maternité Fait à l’adolescente un bien étrange profil, D’une beauté fragile.
Le petit âne gris Qui sagement les suit, Portent les provisions : deux gâteaux et des fruits Et une couverture pour le froid de la nuit.
C’est un bien beau tableau Que de les voir tous trois, Comme une ombre chinoise dans le soleil couchant Qui tombe à l’horizon et meurt éblouissant !
Des moutons par dizaines Reviennent de la plaine, Pour autour du berger se grouper en bĂŞlant, Peureux dans cette nuit comme sont les enfants.
Autour d’un maigre feu, Des branches d’épineux Offrent un abri fragile aux gardiens des troupeaux Et aux chiens qui défendent ces paisibles animaux.
Ils se sont arrêtés, Eux aussi pour manger. Ils ont rompu le pain, goûté des fruits séchés, Avant de s’endormir tendrement enlacés.
Mais à l’aube naissante, Des douleurs insistantes L’avaient sortie des rêves, la vie faisait violence, Et l’homme s’inquiétait de son inexpérience,
Des souffrances de la mère, De son rôle de père. Dans ce coin de désert, où trouver assistance ? Mis à part les bergers, qui aurait l’expérience ?
Un des plus vieux d’entre eux, Aux enfants très nombreux, Vient prêter son concours aux parents démunis. Après de longs instants, voilà l’enfant qui crie.
Et les deux grosses mains Comme un douillet coussin Qui présentent un garçon aux parents ébahis Encore tout angoissés d’avoir donné la vie.
« Il ressemble à son père » dit l’homme des moutons Alors que le soleil parait sur l’horizon, « De sa mère, il prendra ce noir dans les yeux Et il a ce mystère qui fait penser aux cieux »
C’était à Bethléem, Quelque part en Orient, Un enfant sans problème, Il y a deux mille ans.
Epiphanie
Il se dit que des rois, Des mages d’Orient Furent saisis d’émoi Par un astre brillant, Qu’ils prirent avec eux Des présents somptueux, Qu’ils partirent en Judée Pour voir le bébé, Qu’ils lui rendirent grâce S’agenouillant en face.
C’est ainsi qu’ils offrirent De l’or et de la myrrhe Et aussi de l’encens Pour parfumer le vent.
Ils s’appelaient Gaspar Melchior, Baltazar.
C’est ainsi que leur noms sont entrés dans l’histoire, Pas parce qu’ils étaient rois mais parce qu’ils osaient croire.
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