Ils l'avaient élevée dans un airial* de chênes
Les arbres protégeaient des vents forts leur maison.
Les résiniers alors récoltaient à foison
La sève des grands pins, se donnant de la peine.
Un bras de la rivière ils avaient détourné
Pour qu'un bief achemine l'eau à leur moulin.
Le meunier travaillait toujours de bon matin
Et les femmes avaient un labeur acharné.
Oui la vie était rude et le travail pénible
Pour toute distraction quelquefois la veillée.
Plus d'une, fatiguée, ne restait éveillée.
Et pour toute lecture ils n'avaient que la Bible.
Un jour dans une usine on a fait du plastique.
La résine à la vente a vu baisser son cours
Puis ne s'est pas vendue et pour eux nul recours,
Plus de travail. Ils sont partis sans un viatique.
Les femmes sont allées travailler à l'usine.
Les hommes tout honteux et la gorge nouée
En ville ont proposé leurs deux bras à louer.
On n'a pas parlé d'eux, dedans les magazines.
Adn 20.09.2013
* airial : nom masculin. Clairière ouverte dans une pinède, dans les Landes, souvent entourée de chênes.
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