Quelque part au milieu de la belle Nature,
Marchez ! Semez vos pas, peu importe l’endroit.
Dans la calme rumeur, l’ombrage maladroit
Joue avec les rayons. Partez à l’aventure !

Perdez-vous ! On se perd lorsque l’on s’offre entier !
Frôlez l’herbe menue où pendent, se prosternent
Avant que de tomber, des lampes, des lanternes,
Gouttes que le matin jette sur le sentier.

Ne chassez pas hargneux l’insecte qui bourdonne,
Tout vibre laissez-le ! Son long vrombissement
Cesse, il reprend son vol, puis, laisse un plissement
Sur la tige où la fleur fragile s’abandonne.

Avancez ! Ecoutez par-dessus la chanson
De la brise, le chant des feuilles et des branches,
Tout crépite, craquèle et les arbres se penchent
De leur fine ramure embrassent le buisson.

Soudain l’air est rempli d’une humide caresse.
Sur la peau, un frisson s’écoule, sous vos yeux
Un frais ruisseau clapote, il rebondit joyeux
Serpente lentement, sans un bruit, il paresse.

Observez un oiseau qui siffle doucement
Et lève dans l’azur son poitrail écarlate
Tout tremble, le bourgeon sous le printemps, éclate,
Comme sous vos talons, l’écorce mêmement.


Texte protégé - 23.08.2013


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"La poésie est la langue complète, la langue par excellence, qui saisit l'homme par son humanité tout entière, idée pour l'esprit, sentiment pour l'âme, image pour l'imagination, et musique pour l'oreille". - Alphonse De Lamartine