Je te maudis enveloppe charnelle,
Jamais ton reflet nu ne m’a ému
Tes sursauts sont occasionnels
J’attends avec désespoir ta nouvelle mue !
Une physionomie moyenne,
De courts cheveux rebelles,
Est-ce tout ce que tu vaux,
Habitacle de mon cerveau ?
Certes, visage, tu n’es pas grossier,
Mais de trop d’imperfections parsemé !
Torse frêle que t’arrive-t-il ?
Un homme n’est pas aussi gracile !
L’incompréhensible légèreté de ta carrure,
N’a d’égale que la disproportion de ton envergure !
Faut-il que tes Ă©tranges mensurations,
Soient en si parfaite inadéquation ?...
Pourtant malgré les vertèbres douloureuses,
Ta démesure n’est pas malheureuse,
Et je me surprends Ă ĂŞtre pudiquement fier,
De cette singularité quasi-princière !
Mes jambes Ă©tonnamment vous me transportez
Plus vite et plus longtemps que la majorité,
Et vous robustes bras fins et élancés,
Avec tendresse et force pouvez tout enlacer !
Douce pilosité partout tu me plais !
Vous aussi lèvres généreuses !
Et même toi séant presque parfait,
Intimes sphères charnues et moelleuses !
Les yeux finalement dont je suis affublés,
Mes petites perles à la vue loin d’être affligeante,
Sont des armes pénétrantes au regard affûté,
De toute la pureté de leurs couleurs changeantes !
Je t’adore ô toi mon corps !
Je te loue incarnation de ma substance !
Il n’est pas de plus grand confort,
Que de vivre toute mon existence,
Au sein de ta forteresse paisible
À qui plus rien n’est impossible !
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