Plume d'argent Inscrit le: 18/1/2013 De: cherbourg-octeville Envois: 285 |
les lavandières ( repost ) le temps s'en est enfui, le temps des lavandières, dans l'ombre et l'infini, dans les sphères d'hier.
blottie dans la mémoire, sommeille leur histoire, souvenirs des battoirs, confessions des lavoirs.
des lieux de pélerinage, de joyeux commérages de rires, de bavardages, de sueur et de courage.
ce fut leur atelier, rudes, furent leurs journées de bonnes travailleuses, assidues et studieuses.
Pour quelques sous gagnés, Pour de maigres banquets, pour que des draps brodés à la main travaillés retrouvent leur beauté, le blanc immaculé.
ces femmes sont parties gagner leur paradis, les lavoirs sont deserts, perdus et solitaires, comme peut l'être la pierre privée de feuilles de lierre, comme le sont les prairies, orphelines, démunies, privées de ces voilages, ces robes et ces corsages ces mouchoirs, ces torchons, serviettes et jupons qui s'asséchaient au sol, comme pour prendre leur envol, au gré des vents frivoles.
perdus et sans espoir comme le sont les tiroirs des commodes, des armoires, privés de la douceur, la beauté et l'odeur du vent et des marées, du soleil des étés, du bruissement des feuilles, de l'arome du cerfeuil, du thym, du chévrefeuiile, de la fleur de pommier, du chêne et du poirier, de l'essence du lilas, des roses, de l'hortensia, de la fraîcheur du blé, des perles de rosée, et du chant de l'oiseau, du chuchotement de l'eau limpide et passagère, d'un minuscule ruisseau qui s'écoule vers la mer.
blotties dans la mémoire, dorment les lavandières, qui donnaient, aux lavoirs, leur bonté, leur savoir.
à grands coups de battoirs, toutes ces femmes d'hier, ont le droit d'être fières d'être entrées dans l'histoire.
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