Descriptif or not descriptif that is the question !

Ma muse me dit feignasse il te faudrait écrire.
Mais muse ce matin je n’ai plus rien à dire
Je ne suis plus en forme et je rime bancal
J’ai l’idée en dérive et le phrasé banal.

Pense à une charmeuse ayant de jolis yeux
Une brune, une blonde, aux appâts merveilleux.
Alors là je t’arrête oublies-tu l’interdit
Je ne veux pas écrire si ce n’est pas permis.

Bien sur on peut trouver des pensées évoquant
Des courbes, des visages, un tout si séduisant
Que l’on met en ses mots la nuance érotique
Qui incite la plume à se faire prosodique.

Mais il faut en ce cas définir les frontières
Éviter de montrer les devants, les derrières,
Car il est des endroits où il est mal venu
De décrire l’érotisme en style non retenu.

Ma muse chaussant alors de pesantes lunettes
Me dit la science aussi a de doctes poètes
Et l’on peut tout décrire d’une telle façon
Que personne ne viendra vous faire la leçon.

Imaginez l’amour entre un homme une femme
Une passion folle avec foudres et flamme
Eh bien ce qui se passe n’est que physiologique,
Histologique un peu, beaucoup biochimique.

Tout partant de la tête une idée étincelle
Ouvre porte aux neurones de la chose charnelle
L’hormonal facteur soudain se mobilise
L’excitation abstraite ensuite se concrétise.

Et le circulatoire jouant sur la pression
Donne au sang se mouvant nouvelle direction
Le monoxyde d’azote médiateur de l’emphase
Active par conséquent la guanylate cyclase.

Et là écoutez bien car cela nous épate
On voit le dénommé guanosine triphosphate
Devenir guanosine monophosphate cyclique
Dont l’accumulation prépare à la pratique.

De flux circulatoires en contractilité
Le couple par nature se trouve habilité
Mécanismes obscurs que l’on comprend à peine
Le savoir est un serf l’ignorance est sa reine.

Comme c’était compliqué sur le plan scientifique
On fit la chose simple axée vers la pratique
Mais rien n’explique en clair la pulsion souveraine
Quand la première fois vous entendez : je t’aime.


Néo-Olucinep XVI 09 MMXII