...la belle, en toi se révéler...
Dans une carapace elle avance ses pas
Cachée derrière un masque de peur qu’on ne la voit
Pourvu que nul ne vienne sur elle déposer
Un regard qui découvre son visage grossier
Ses fringues, son armure, tout pour dissimuler
Sa lourde silhouette, ses hanches déformées
Sa poitrine trop grosse, qu’elle voudrait arracher
Et ses jambes qu’elle traine comme d’infâmes boulets
Elle se hait, se déteste voudrait bien disparaître
Sa honte, sa disgrâce les perdre à tout jamais
Au cœur d’une forêt, dans une île déserte
Dans un coin oĂą personne ne pourra les trouver.
Mais elle est là , plantée, au cœur de l’assemblée
A entendre les rires des filles courtisées
Par les garçons qui tournent autour de leur beauté
Elle, garde les yeux au sol pour ne pas s’en aller
Quel genre de compliment pourrait-elle susciter
Lorsque pas un miroir ne sait lui renvoyer
Un portrait complaisant dont elle saurait gré
Même l’ombre qu’elle traine vient à la dégouter
Sans doute, ne seras jamais Vénus en majesté
Mais les buissons de ronces peuvent souvent cacher
Quelques roses sauvages prĂŞtes Ă bourgeonner
Dans le cœur d’un artiste apprenti jardinier
Juste ouvre-lui la porte de ton enclos secret
Lui, il fera le reste lorsqu’il viendra planter
Quelques graines d’estime au fond de tes pensées
Et tu verras la belle, en toi se révéler….
Juillet 2012 – DDC -copyright
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De la musique avant toute chose (Verlaine)
Là tout n'est qu'ordre et beauté
Luxe calme et volupté (Beaudelaire)