Les voyages en RER

Les voyages de banlieue,
Le matin et le soir,
C’est triste et fastidieux,
C’est pas un truc à voir,
Si t’as pas le moral
Si t’es pas au beau fixe,
Reste dans ton bocal,
T’auras beaucoup moins d’risque !

Il a la tête en l’air
Le type du RER.
Y s’demande c’qui peut faire
Pour prendre le dessus,
Y pense à son boulot
Où il va être en retard,
A la fille devant lui
Qu’a une tête de têtard,

Il entend l’conducteur
Qui prie pour qu’on patiente
Qui parle d’un quart d’heure
C’est la monnaie courante,
Il songe à son patron
Plutôt à cheval sur l’heure
Et y s’fait du mouron
Il a même un peu peur.

En-boite-de-sardiner
Sans joie tous les matins,
Il n’peut même pas tomber
Bloquer par des frangins,
Des mecs comme lui, qui râlent,
Au milieu du désert,
Des mecs comme lui, tout pâles,
Qui se frottent les derrières.

Y-a "une panne d’oreiller"
Qu’est bien un peu mignonne,
Qui lui met pour s’coiffer
Les cheveux dans la trogne,
Avant de s’étaler
Sur un fond pas très sain
Le fond d’teint bon marché,
Qu’il parait, elle vaut bien !

Y-a "un rhume de cerveau"
Qui renifle sans relâche,
Qui tousse sur les chapeaux
Qui, à l’occasion crache,
Soucieux d’partager
Avec le maximum
Les p’tits vilains microbes
Qui lui bouffent le sternum.

Y-a "l’amateur de rap"
Pas encore devenu sourd
Et dont le son dérape
Arrosant tout au tour
Qui espère que quelqu’un
Va lui dire qu’y fait chier,
Pour tendre un doigt coquin
Et se montrer grossier.

Y-a toujours "un pôv-mome"
Ficelé dans une poussette
Et dont la couche embaume
Des odeurs de crevette,
Qui hurle en permanence
Pour réclamer du sec
Et qui vit l’existence,
Déjà, comme un échec.

Y-a "j’me douche que le soir"
Et qu’une fois par semaine
Qui sent fort le dortoir
Et la sueur quotidienne,
Mais qui s’parfume pourtant
Histoire de mélanger
Un cocktail écoeurant
Du genre à faire gerber !

Il fait la gueule tout l’temps
Le type du RER,
Dans le jour commençant
Des tôt-matins d’hiver,
Dans le charme grisant
D’une aurore printanière
Ou le moite étouffant
De l’été vacancière.

Ils font la gueule tout le temps
Les gens du RER
Serrés comme des harengs
Sur les quais en plein air,
Avant de s’entasser
Mais serrés plus encore
En une triste mêlé,
En un long corps à corps.

Y-a sûrement quelque part
Dans un bureau coquet
Des types qui ont leur part
Dans cet état de fait,
Des types dont c’est l'passe-temps,
Et qui touchent un salaire,
Pour se foutrent tout le temps
Des gens du RER.

Bonjour Lapin voila une bien triste réalité que ces voyages pénibles pour aller au travail.
Merci pour cette très exacte description.
Mon amitié.

Capricorne

C'est sur que le RER ne doit pas être de tout repos au moment des pointes. IRIS

Les voyages de l'en FER!!!!!!

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Le vacarme ne dure jamais, tel n'est pas le cas du regret

Très bien vu!!


Hélène

Salut Lapin,
Bien vu.
ça m'a rappelé quelque chose.
Cordialement,

triste réalité
merci
A

Des détails pris sur le vif, ni trop, ni trop peu, c'est un régal pas banal !

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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)

une ambiance réaliste que heureusement je ne connais pas

Bien observé, bien développé !!

J'ai connu, quelle galère !!

Bonne soirée & amitiés.

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Ouvrez l'oreille, chaque mot possède un coeur qui bouge. (Nimier)

Je suis heureux que cela vous ait rappelé quelques souvenirs, mais je ne suis pas sûr qu'il s'agissent de vos meilleurs.

Merci pour vos encouragements.

Et pour ceux qui le pratiquent encore Bon voyage en RER