Bien de ceux qui s'aiment...
Bien de ceux qui s'aiment
Sèment de grandes peines.
Des graines de chrysanthèmes
Qui m'effraient et me mènent
Au-delà de contrées lointaines.
Mais je sens ma main qui tremble
Et puis ce cœur dont l'amble
Emplit mes lèvres de demandes
Je serre ces graines, j'espère
Que rien ne puisse se faire.
Une dernière fois je me dois
De desceller mes doigts et lÃ
Vois-tu ces germes perdues?
Dans tes yeux verts, je n'ai rien vu
Que le souvenir d'un temps ingénu
Où nos cœurs étaient nus
Et nos peurs inconnues.
Mais dis-moi, celles lÃ
Qui roulent entre mes doigts
Ne sont-elles pas lÃ
Pour que jamais le temps
Ne pique nos sentiments?
Ces pépites si petites
Qui crépitent et m'invitent
A des pensées trop oniriques...
Nos regards qui rient
Nos mains qui se mêlent
Un désir qui s'en mêle
Puis des vertiges qui se nient.
Une amitié qui glisse
Et s'immisce, s'enlise
Dans les prémices d'un océan
Secoué d'houleux tourments.
Non, non
Venez, approchez sirènes
Voici donc,
Prenez, emportez ces graines
Enterrez-les et arrosez-les
De mes sentiments désolés
Que mon cœur se taise
Et que très loin dans la glaise
Se noient sans retour
Ces pousses de mon amour.
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