Le Marchand de sable est passé,
Silencieusement, fermant les yeux endormis
Des chérubins chéris.
Partout la magie a opérée,
Plongeant les frêles bambins
Dans des rêves doucereux,
Jusqu'au petit matin.
Mais parmi tous ces rêves enfantins,
L'un, parmi tant d'entre eux,
N'a pu atteindre sa destination.
Le plus petit, le plus jeune, le plus mignon,
Ne dormait pas.
Tôt dans la matinée ensoleillée,
Un ange à sa porte avait frappé,
L'arrachant cruellement aux jupes de sa mère,
Emmenant celle qui lui avait donné la vie
Vers un ciel plus bleu, vers une plus verte terre.
Abandonnant l'enfant ci-gît,
Dans ce monde de peur où la seule loi est d'arme.
Pour ces yeux remplis de larmes,
Le Marchand de sable, plus jamais ne passera..
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"C'est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le passé" Francis Scott Fitzgerald