Sans aucune rancune,
Je voudrais revoir les miens,
La nuit, au clair de lune,
Sans vous réclamer mes biens.
Mes aïeux, à moi, m’attendent là -bas,
Et moi, ici, je traine mon cabas !
Constantine de mes rêves d’enfance,
Je te salue, ma belle, en pleurs,
O ! Palestine de mes remontrances
Eternelles, du fond du cœur.
Mes aïeux, à moi, m’attendent là -bas,
Et moi, ici, je traine mon cabas !
Quand ton beau soleil luit jaune,
Au dessus, de tes bâtisses blanches
Où niche ta riche faune,
Loin, je meurs et me fiche des planches !
Mes aïeux, à moi, m’attendent là -bas,
Et moi, ici, je traine mon cabas !
Quand mon pays tousse
Pour sortir de l’entonnoir,
Je roule des pousses,
Pleure et broie du noir.
Mes aïeux, à moi, m’attendent là -bas
Et moi, ici, je traine mon cabas !
Je voudrais tant
Le pays de mes aïeux,
Sans pour autant,
Leur bien dire adieu !
Mes aïeux, à moi, m’attendent là -bas
Et moi, ici, je traine mon cabas !
Mon corps demeure ici,
Mon âme meurt là -bas,
Et mon Histoire aussi
Mène son grand combat !
Mes aïeux, à moi, m’attendent là -bas
Et moi, ici, je traine mon cabas !
Tibar CHIBANI