Les Larmes
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Les larmes sont la saveur du cœur,
Amères, acres, chaudes ou miel,
Chagrin, douleur, joie ou peur:
Une pluie de l’âme venue de son ciel.
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Elles sont à l’orée du désespoir :
Déçu l’être ne retient plus ses flots,
Lorsque les liens se coupent au rasoir,
D’un adieu plus lourd que tout fardeau.
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Elles sont des laves au seuil des paupières,
Qui brulent en flammes au foyer de la rage,
Quant l’impuissance devient une cage
Ligotant l’espoir et éteignant la lumière.
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Elles sont une eau qui coule en sursauts,
Emise d’un cœur qu’étranglent les peines,
Dont le débit est rythmé par les assauts,
Et le repli d’une douleur en veine.
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Elles sont de conquérantes crues de fleuve,
Débordant tous les chagrins de raison,
Où la norme est devenue veuve,
Et la folie s’installe en oraison.
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Elles sont prière pour la main qui console,
Dans une longue absence des êtres chéris,
La solitude use les yeux qui se gondolent,
Sous les flots continus sans cris.
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Elles sont criardes à la face de la menace,
L’être craignant pour le fil de sa vie ;
En des instants où toute raison s’efface :
Ne subsiste que l’instinct en survie.
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Elles sont chaudes, étincelantes de joie,
Quand l’espoir fait gouter ses fruits,
Douce saveur d’un cœur sorti des abois ;
Vers un horizon ignorant la nuit.
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Toutes diverses sont la lessive de l’âme,
Surpassant les remous hors-norme
D’une vie où l’être pleinement rame
Sur leur onde quand pleure l’homme.
Mebkhout Beghdad