(Ecrit en octobre 1999)



Qui es-tu donc, sombre visage,
Illusion d'un matin sans joie,
Tu souris triste et morne et sage
Et je ne te reconnais pas.
Ainsi je retrouve immuable,
Dans le miroir ton ombre claire
Et je hais cet impénétrable
Et noir et transparent mystère.
A trop vouloir percer les choses
Et transgresser la loi du temps,
Une ride à ton front morose
Est apparue, regret d'antan.
Ton coeur ne déchire plus tes lèvres,
Tes mots sont devenus des mots,
Oeil gris sans passion ni fièvre,
Paupière bleue, souvenir, pavot.
Ainsi toi, quand tu me ressembles
A ne plus savoir qui je suis,
J'ai pitié de ta main qui tremble
Et de mon miroir qui vieillit...