Il n’y a point d’histoire plus tragique que la sienne,
Que celle du boucher affublé d’une disgrâce,
Dont la balafre sur le front, d’une rougeur vilaine,
Entachait ce que du reste la nature lui fit grâce.

Et oui, bel homme il fut un temps, désormais révolu,
Charmant aux yeux des clientes, mais une seule lui tapa dans l’œil.
Elle n’était guère d’une beauté évidente et pourtant, qui l’aurait cru?
Il choisit son paradis, mais qui dit paradis, dit au préalable cercueil.

Et ce fut elle; une petite boulangère, un si ferme jarret,
Un boucher distrait, une hache mal pendue,
Il lui réclama son prénom, puis trébucha sur un balai,
Elle répondit; " Marlène ", il se redressa et eut la tête fendue.

La lame trancha dans le vif d’un sourire éphémère,
Le sang arrosa les visages hébétés,
À travers un voile pourpre, il vit une chimère,
Puis s’évanouit dans l’espoir fou d’un baiser.

Ce baiser le fit languir des semaines entières, au fil des points de suture,
Mais qu’importent mille balafres aux vues d’un cœur qui s'use et saigne,
Car Marlène le blessa au delà de la blessure,
En lui rendant visite avec un mari bien portant mille roses d’excuse, autant de peine…

Bonjour Darkrachid, un bien regrettable accident du travail.
J'ai aimé ce fait divers.
Merci pour ce partage tranchant.
Mon amitié.

Capricorne

La confusion est commune à tout le monde, Bravo pour la description des mouvements, des gestes et des états d'âmes.

les accidents de la vie ont souvent de terribles et tristes conséquences, ton poème nous en apporte la preuve;
HONORE

Merci à tous. Dans ce poème il faut voir au delà du simple accident de travail. Les blessures apparentes en cachent souvent des plus profondes...