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     Les trois petits lapins et la hulotte
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Expéditeur Conversation
Chibani
Envoyé le :  24/6/2010 8:48
Membre banni
Inscrit le: 9/12/2009
De: Val d'Oise
Envois: 12082
Les trois petits lapins et la hulotte

Les trois petits lapins et la hulotte


Une touffe de poils filant dans la luzerne,
C’est un petit levraut, au pelage un peu terne,
Qui gambade à l’aise, épris de liberté
Candide et ignorant qu’il y a du danger.

A quelques lieues de lĂ , dans un clapier,
Un doux lapin angora vit enfermé,
Elevé pour son poil et sa peau en fourrure,
Promise plus tard à de belles créatures.

Au cœur d’une chaumière, tapi dans un panier,
Un petit lapin nain, se fait caresser,
Par un enfant sage dont il est le jouet,
Récompense d’école car il a bien travaillé.

Ces trois lapins, cousins par naissance,
N’avaient peu de chance de se rencontrer,
Si un vieux renard, par malveillance,
Voulu le levraut pour en faire son dîner.

Poursuivi au-delĂ  de son beau territoire,
Le pauvre petit s’engouffrait par hasard,
Dans l’appentis où siégeait l’angora prisonnier,
Là où maître renard crut pouvoir l’attraper.

Il n’avait pas songé que le chien de la ferme,
Son ennemi juré allait y mettre un terme,
Et par ses aboiements, sans cesse répétés,
Faisait alors sortir toute la maisonnée.

Le maître du lieu, sa femme et l’enfant aussi,
Courant tous trois vers le grand appentis,
Faisaient fuir le renard, la queue entre les pattes,
Plus question pour lui de faire de l’épate.

Seulement en sortant, ils avaient oublié
De refermer la porte sur notre petit futé,
Qui, et sans le vouloir vraiment,
A l’extérieur se trouvait aussi maintenant.

Lorsque tout ce tintouin eut enfin cessé,
Que la famille chez eux s’en revenait,
Notre petit lapin désemparé et sans logis
N’eut plus pour s’abriter que le grand appentis.

Le calme revenu, dans le soir plus de bruit,
Alors que s’annonçait le noir de la nuit,
Quand l’angora se mit à grignoter une carotte,
Le levraut et le nain eurent la tremblote.

Chacun dans son coin se posait des questions,
Le levraut crut au renard et ses mauvaises intentions,
Le lilliputien pleurant qu’il n’avait plus sa couette,
Si fort, que sur son perchoir, il réveillait une chouette.

C’était une hulotte, une vieille douairière,
Traînant son passé comme charge dernière,
Nantie d’une expérience acquise au fil des ans,
Qu’elle partageait volontiers sous son regard apaisant.

- Quel est ce vacarme qui me réveille avant l’heure,
Je ne sens pourtant pas ma tartine et son beurre,
Et si ça continue tous les mulots vont fuir,
Enfin arrĂŞtez donc cela, voulez-vous en finir.

Cela n’était pas pour calmer notre nabot,
Le voilà qui remet ça de plus belle aussitôt,
Si fort que sortant enfin de sa cachette
Le levraut lui proposa de partager sa couchette.

- Viens mon petit que je te réconforte,
Ici nous serons à l’abri, ils ont fermé la porte,
Nous verrons bien demain ce qu’il y a lieu de faire,
Allons donc dormir sans autre commentaire.

- Comment sans commentaire, s’insurgea l’angora,
Nous Ă©tions bien tranquilles, la hulotte et moi,
Et que vois-je de derrière ma grille, ici en bas,
Deux cousins qu’apparemment je ne connais pas.

Les deux autres alors surpris, relevant la tĂŞte,
Voient dans la pénombre, une forme blanche,
Un fantôme qui s’exprime en lapin et qui s’entête,
A vouloir sortir de sa cage en tirant sur la clenche.

Ce n’est pas Belphégor puisqu’il est tout blanc,
Ce ne peut être qu’un fantôme qu’on a mis en cage,
- Mais non, s’insurgea la hulotte en rage,
C’est un de vos cousins, tout bonnement.

- Un cousin dites-vous, ici, dans ce pelage,
Jamais encore, je n’en ai vu dans le voisinage,
Dit le levraut se reprenant de ses Ă©motions,
A qui croyez-vous faire avaler cette potion ?

Comme la nuit s’avançait et n’y voyant plus rien,
Ils convinrent d’élucider cette affaire au lendemain.
- C’est mieux comme cela, pensa la hulotte,
C’est l’heure de ma traque, il faut que je boulotte.

Ce fut ainsi que dès le lendemain matin,
Aux premiers rayons brillants du soleil,
La hulotte harassée, espérant le sommeil,
Retrouva l’attendant, les trois petits lapins.

- Zut, dit-elle, je vous avais oublié,
Je vois que mon sommeil parait hypothéqué.
Quel est donc ce problème qui vous maintient ici,
Venons-en au fait, je suis pressée, mes amis.

- C’est que, reprirent-ils d’une même voix,
Plus on se regarde et plus on constate, ma foi,
Que nous nous ressemblons en étant différents,
Au moins sur le pelage, d’où notre étonnement.

Peux-tu toi, sage de la nature parmi les sages,
Nous expliquer d’où vient cette différence,
Qui a quand mĂŞme relative importance,
Et qui ici, présentement, nous départage.

- Cela risque d’être long, aussi asseyez-vous,
L’un a coté de l’autre pour ménager mon cou,
Et comme le plus simple me semble l’angora,
Ce sera avec lui que ce débat commencera.

Lors de votre création, juste une tenue unique,
A cette époque, elle était c’est sûr des plus chics,
Mais comme certains remontaient vers le Nord,
Cette couleur n’allait plus du tout sur leurs corps.

La neige était trop blanche dans ces contrées,
Alors c’est évident, pour ne plus se faire remarquer,
Du brun d’origine dont vous avez encore le teint,
Lui, l’angora, pour le blanc pur, il s’est astreint.

- Cela on l’a compris dirent le nain et le levraut,
Mais alors pourquoi donc est-il revenu par ici,
Sans changer son pelage, que nous trouvons si beau,
Mais qui sous notre climat n’est pas très réussi.

- Surtout, s’il vous plait, ne l’enviez pas de trop,
Si Ă  la foire aux fourrures, il gagne le gros lot,
Cela m’ennuie de lui dire car je l’aime bien,
Cette belle parure ne fera pas son bien.

C’est pour elle que l’homme est aux petits soins,
Pour que dans des concours, il gagne le grand prix,
Son avenir est alors calculé, finie la couche de foin,
Encore un ou deux mois, bonjour la peausserie.

Le petit lapin et le levraut considérant la chose
Équivalente au péril de la myxomatose,
Pleuraient l’angora avant qu’il ne soit mort,
Leur évidente peine n’améliorant pas son sort.

Ce constat, trop Ă©loquent, Ă©tait abominable,
Mais pour le levraut dont le but Ă©tait la table,
De savoir qu’il finirait en civet ou gibelotte,
Rien que d’y penser, il tremblait dans sa culotte.

C’était ce que venait de lui dire la chouette,
En roulant des yeux comme une girouette,
Il n’avait pas contre lui que l’affreux renard,
Des chasseurs Ă©taient prĂŞts et cela sans Ă©gards.

- Et moi alors, dit le mignon et tout petit lapin,
Qui commençait à trembler d’entendre ces histoires,
Croyez-vous madame que je doive savoir
Ce que sera ma vie dans les jours prochains.

- Pour toi, mon petit, Ă  part les enfants, peu de soucis,
Quelques caresses de trop qu’ils appellent mimis,
Une indépendance pas toujours bien respectée,
Mais c’est à cela que tu dois ta façon d’exister.

Jusqu’à cette nuit, avais-tu à te plaindre,
A peine éloigné d’eux, tu étais là à geindre,
A pleurer chez nous, toutes les larmes de ton corps,
Alors que c’est toi qui as le meilleur sort.

Ne t’amène t’on pas, même si tu n’as pas faim,
Des carottes Ă  grignoter, ainsi que du romarin,
Alors que tes cousins ne pourront y goûter,
Que dans la casserole, préparés en civets.

Maintenant mes amis, permettez que je dorme,
Ma nuit a été dure et ma traque énorme,
J’ai dans l’estomac à digérer quelques musaraignes,
Pour qui les pauvres, hélas, c’est la fin de leur règne.

Et prenant son envol pour rejoindre son nid,
Elle laissait hagards, nos trois petits amis.

- HĂ©, elle nous a bien eu, cette vieille chouette,
Si elle voulait nous faire peur, elle ne pouvait faire mieux,
J’ai la peau hérissée, de plus j’ai les miquettes,
Si c’est cela nos vies, ça ne fait pas d’envieux.

C’était le bel angora qui venait de s’exprimer,
Comprenant d’un seul coup pourquoi on le gâtait,
Lui, qui Ă©tait si fier de sa peau de velours,
Lui qu’on gavait à souhait de bons topinambours.

Chacun se regardait, maintenant en silence,
Se demandant comment ils vivraient autrement,
Et même s’ils le pouvaient, quelle serait l’échéance,
Triste avenir, paraissant sans affranchissement.

Il n’y avait que le petit qui avait le sourire,
De la vie des trois, la sienne Ă©tait moins pire,
Le seul risque Ă  courir Ă©tait bien de lasser
L’enfant auprès de qui, il servait de jouet.

Il avait déjà vu, dans le fond d’une armoire,
Un vieux nounours aux poils tout décati,
L’œil terne, l’air triste, n’étant plus égrillard,
Une jambe à demi arrachée qui pendait sous lui.

Il semblait bien évident qu’il n’avait plus la cote,
Que l’enfant avec lui s’était montré despote,
Et jusqu’à ce jour s’il n’y avait pas pensé,
Ce qu’il venait d’entendre maintenant l’angoissait.

Le levraut ingénu, qui lui connaissait la liberté,
Pensait qu’il pouvait toujours semer le renard,
Mais pour les chasseurs, dont on venait de l’informer,
Echapper aux coups de fusil, relevait du hasard.

Comment faire pour Ă©chapper Ă  ces vies contraignantes,
Ils cherchaient en vain, ne trouvaient pas d’issues,
Mais chez les animaux la réflexion n’étant pas constante,
Vingt minutes plus tard, leur vie reprenait le dessus.

Le levraut repris sa nature sans penser au renard,
Le mignon petit nain, rejoignit son gamin,
La chouette était oubliée avec ses histoires,
L’angora lui se vengea sur le romarin.

Vous êtes déçus, vous restez sur votre faim,
Relisez donc alors les fables de La Fontaine,
Si vous vous attendiez Ă  une toute autre fin,
Comment sera la vĂ´tre, elles sont toutes incertaines.


Chibani
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Sujet :  Expéditeur Date
 » Les trois petits lapins et la hulotte Chibani 24/6/2010 8:48
     Re: Les trois petits lapins et la hulotte MIETTE 24/6/2010 15:12
       Re: Les trois petits lapins et la hulotte Chibani 24/6/2010 21:50
     Re: Les trois petits lapins et la hulotte Eve-Lyne 25/6/2010 11:58
       Re: Les trois petits lapins et la hulotte Chibani 26/6/2010 21:26
     Re: Les trois petits lapins et la hulotte lilas9 27/6/2010 10:50
       Re: Les trois petits lapins et la hulotte Chibani 6/8/2010 11:22
     Re: Les trois petits lapins et la hulotte lilalou 27/6/2010 12:25
       Re: Les trois petits lapins et la hulotte Chibani 10/2/2012 19:00

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