Re: De Rose Parfumée...
Bonjour Colomba,
Un bel ouvrage est proposé ici avec les pronoms personnels, pour nous conduire des limites et des contingences terrestres... à l'Éternité !
C'est d'abord cette relation entre 'je' et 'tu', qui occupe la plus grande partie du poème, relation qui se révèle en vérité la quête de la négation du dire et de la parole. Or, un tel dessein ne se laisse pas facilement réaliser, pour des vivants sur la Terre... Par conséquent, il s'agit d'insister au moyen de l'anaphore qui a la force d'un vers tout entier et qui est une manière d'ordre : 'Ne dis rien', Ne dis rien', Ne dis rien'.
Lorsque le non-dire, comme le formuleraient les taoïstes, qui est beaucoup plus que le simple silence ou le médical mutisme, atteint la plénitude, jaillit, à l'instant crucial du partir, le pronom personnel de la troisième personne 'il'. Quelle force en émane ! Tout le poème, jusque-là , aura préparé ce surgissement.
Aussi, tout naturellement, 'je' et 'tu' terrestres s'effacent pour laisser la place à 'il' et 'elle' célestes. Mais 'elle' a déjà été métamorphosée en longue et aimante patience par l'au-delà . C'est pourquoi 'elle' est devenue 'aile', et 'il' la rejoint comme la seconde 'aile' indispensable à la genèse du vol...
... âmes... anima... souffle... souffle du battement de leurs ailes, semblable au frémissement des pétales de la rose qui ne s'éteint point, à travers le ciel de l'Éternité, souffle plus essentiellement signifiant, au coeur de l'attention perpétuelle, que l'haleine de l'ancienne parole corporelle !
Respectueusement.