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Re: LA MOITIÉ DE SOI MÊME... Je ne savais pas d'où venait cette expression"moitié"alors j'ai cherché ...je réfléchis en attendant de trouver les mots pour commenter...
L'expression « ma moitié » n'est pas toute jeune, bien au contraire. Elle remonte à l'Antiquité grecque, et est issue d'un texte philosophique, « Le Banquet » de Platon. Écrit en 380 avant J.-C. environ, le livre met en scène des personnages fictifs, mais également sept personnalités grecques connues, Socrate(1) notamment, à travers des dialogues. C'est de cette manière qu'il traite de plusieurs sujets philosophiques autour du thème de l'amour. Le livre, en partie romancé, s'articule autour de sept discours prononcés par les sept personnalités grecques. Parmi celles-ci, on retrouve Aristophane, auteur comique célèbre à l'époque, et qui tient le quatrième discours, le Mythe des Androgynes.
Il y a bien longtemps, raconte-t-il, les êtres humains étaient des boules. De vraies boules, qui se déplaçaient en roulant. Mais leur particularité principale était qu'elles possédaient toutes quatre bras, quatre jambes, deux visages, etc. Il y avait trois types d'êtres humains : les femelles, les mâles, et les androgynes. Les femelles possédaient ainsi deux sexes femelles, les mâles deux sexes mâles, et les androgynes un de chaque. Tout ce petit monde vivait très heureux, mais les humains étaient d'une puissance et d'un orgueil incomparables. Si bien qu'ils finirent par énerver les dieux, et particulièrement Zeus, le Dieu des dieux. Celui-ci décida de les punir comme il l'avait fait avec les titans : il les coupa en deux. Aussitôt séparés, les humains devinrent faibles et apeurés. Chacun cherchait l'autre partie de lui-même, et quand deux fragments d'un même humain se retrouvaient, ils s'enlaçaient et tentaient de redevenir un. Comme Zeus les vit souffrir de tristesse, il prit pitié et leur permit de s'emboîter par leurs organes sexuels. Ainsi, les moitiés d'androgynes, les couples hétérosexuels, accoucheraient de la vie, tandis que les moitiés de mâles ou de femelles, formant des couples homosexuels, accoucheraient de l'esprit.
Platon, à travers le personnage d'Aristophane, voit donc l'amour comme la recherche d'un être complémentaire, peu importe son sexe, afin de former un humain complet. D'où l'emploi du terme « Moitié » pour désigner l'âme sœur !
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