La majeure partie de la reproduction végétale, sur notre terre, c'est l'oeuvre des abeilles. Plus d'abeilles, plus de fleurs, et plus de fruits, et plus de graines, et plus de végétaux... et plus d'humains.
Mais les gouvernements ne sont pas élus par les abeilles, mais par beaucoup plus cons que les abeilles.
J'ai renoncé à devenir président, mais je me ferais volontiers abeille.
Permet-moi, mon ami, de reproduire ici, comme un repost, un slam que j'avais déposé sur ce site en juin 2008, où je le disais déjà, ce cri d'alarme.
En tout cas merci de le répéter et bravo pour l'avoir fait de si belle manière.
Amicalement
Keraban

Alors, j'ai rien compris...

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Le monde où t'as vécu, le trou du cul du monde ou une mégalopole,
N'a pas vu le début des vrais bouleversements ou seulement les bricoles
Que les politicards dont tu sais les magouilles n'attribuent qu'au pétrole.
Elles ne sont pas d'hier les piges des canards où tu lis en première
De changer ta chaudière, d'économiser l'eau, d'éteindre ta lumière.
Elles sont même grossières si tu prends ton vélo et les rues piétonnières,
Que t'as déjà l' soleil pour chauffer ta baraque et l' jus par éolienne.
Tu n' l'a pas encore prise ta carte d'écolo, parce que t' attends qu'on vienne
Te demander les sous et pouvoir leur montrer tes actions citoyennes.
T'as rien à t' reprocher, tu s'rais même un modèle pour la Foire de Paris
Et j' serais pas étonné qu'avec tout c' que tu fais on t' donne le premier prix.
Mais j'suis pas du jury et si on m' le demandait, j' dirais j' ai pas compris.

Moi, l'endroit où j' suis né, qu' était l' centre du monde, c'était la fin d' la guerre
Paris en 43 sous les bombardements. On s' battait contr' Hitler
D'Afrique ou d'Australie, d'Asie ou d'Amérique, dans cette poudrière
Des mecs se sont fait tuer, exploser la cervelle, ou briser pour la vie,
Le prix d' leur propre vie, pour protéger la notre, et j'ai encore envie
D'ajouter nos enfants. Ce prix était pour tous celui de la survie,
Celle d' la planète entière. Qui se bat aujourd'hui pour ce même combat ?
Ceux qui ont les moyens, y s'démerdent, ils dansent et ils font la nouba
Leurs amis d'autrefois qu'étaient en première ligne laissant leur djellaba
Ceux qu'ont rien à bouffer, ni d'euro ni d' dollar rien qu' pour avoir de l'eau
Premiers à s' faire descendre pour garder nos villages et pour sauver not' peau
On les rackette et puis on les expulse, ou j'ai pas compris l' scénario.

Le pétrole est d'venu un prétexte pour cacher toutes les dominations
A commencer par l' nucléaire qu' est l' monopole de quelques nations
Y a qu'à voir l'EPR à Flamanville qui est déjà en construction
Qui sera mis en service en 2012, avant les moteurs électriques
En 2020 ou 2030, qui pourront remplacer le thermique
Avec l'hydrogène et les hybrides, le temps q' les traders fassent du fric
Que les américains amortissent leurs usines à 4 X 4 tout neufs
Que les pétroliers mettent à gauche les milliards d'euros de bénef
Que toi tu bosses de plus en plus pour même pas en voir les reliefs.
On vit dans un pays foutu, faut dire à tes mômes qu'y s' tirent ailleurs
Qu'ils partent avec les clandés pour construir' avec eux un monde meilleur
Avec leurs savoir-faire et leurs idées, mais sans les instincts d' profiteurs.

Parce que des idées pour demain, y en a, ils en ont plein la tête
Alors que c' que tu consommes, ton mac, ton portable, tes baskets
C'est que des barils de pétrole qui serv' aux riches à faire la fête
Pendant qu' les glaces en Arctique fondent comme neige au soleil
Que sur le continent antarctique ou le Groenland c'est pareil
Que le glas de l'espèce humaine est sonné par la mort des abeilles
Que le Gulf Stream, le courant marin, lui qu' était l' maître des saisons,
Il s'évanouit, il disparaît, q' t'as plus qu' des canicules, des typhons,
Que tu vois les forêts rasées et du sahel l'expansion,
Alors, que tu crois en Dieu ou pas, que ce soit Allah ou Bouddha, c'est l' même prix,
Si t' es jeune, tu dois le faire ce combat en prenant l'arme du mépris
Contre ceux qu'adorent qu'une idole, le pouvoir, ou bien j'ai rien compris.

Keraban (28 juin 2008)

à toi, Yann

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J'aime la poésie qui me parle et qui chante

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