On meurt si souvent de soif au bout de nos chaînes.
Si je me fais silence, au fil bruyant des jours,
C'est pour tenter d'entendre au temps qui nous éloigne,
Un peu de tes mots doux que j'aimerai toujours,
Sur le rythme évident, que mon coeur te témoigne...
Si je me fais absence, et que je ne réponds
Qu'aux abonnés transis que plus rien n'interpelle,
C'est que j'apprends d'un rêve à glisser d'autres ponts
Me menant jusqu'Ã toi, quand la mer me rappelle...
Si je me fais violence, en pleine agitation,
C'est que j'irai sans mal perdant ma retenue,
Déshabiller ton corps, et puis ma tentation
De rhabiller le mien, rien qu'avec ta peau nue...
Et si je perds le sens, et que je traîne un peu
Au nord de ma boussole, ô que tu déboussoles,
C'est que j'aime en hiver retrouver dans ton feu,
Le chemin vers le Sud, des pleurs que tu consoles...
Ô si je pouvais moi t'offrir un bout de ciel,
Je choisirai pour toi celui de mes nuages
Plus blancs que cette neige effaçant tant de fiel,
Mais qui finit toujours, souillée par nos passages...
Si je savais comment toucher sur une nuit,
Une étoile au sommet de ma montagne obscure,
Je voudrai décrocher d'un tableau si fortuit,
Sans altérer l'éclat, pour toi celle qui dure...
Ô sais-tu mon Amour que rien ne vaut le temps,
Plein de tant d'acuité parmi tout l'éphémère
D'une brève rencontre et qui semble pourtant
Porter l'éternité, plutôt qu'une chimère...
Ô tu sais mon Amour qu'il est des interdits
Baignant dans l'eau qui dort de nos morts si certaines,
Mais qu'il sera trop tard quand nous seront maudits
Pour nous autoriser, les flots de nos fontaines..
-Lisa Gerrard & Jeff Rona - Good Morning Indian Country-
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