…Je ne cesse de faire le compte
Et le décompte de mes évasions
Chaque pièce de l'échiquier
Semble regagner son isoloir
Sur les murs d'une chambre close
Je ne fais qu'observer en biais
Les araignées à l'œuvre
Je tisse à l'ombre
Sous l'étincelle d'une veilleuse
Les différentes trames d'une vie
Je succombe au passage d'une idole
Juste le temps de puiser de ses yeux
Une espèce de flamme vacillante
Loin de ces coups de foudre dans un pré
Loin d'une rencontre fortuite
Sur un quai fréquenté par des inconnus
Mes mains traduisent le chant de l'oubli
Les folles caresses sur un oreiller délaissé
Mon corps frigorifié refuse toute chaleur
La canicule n'a fait que frôler mes membres
Je suis ainsi dans une cage ouverte
Des murs qui renvoient une image rabougrie
Et puis tout s'éteint à l'accoutumée
Le matin je change de parcours
La rue n'est qu'une glace changeante
Sous les réverbérations des rayons solitaires
On me salue derrière des visages souriants
Et je joue le jeu de sourire aux ombres
Je continue ma marche, la tête baissée
Mes pensées ne font que voltiger
Je deviens cet autre passager anonyme…
Je lacère le masque de ses racines
Moi l'indéchiffrable errant
Le versatile personnage d'un autre conte
Je serre une main, puis d'autres
Retrouve la clairière des jours d'antan
Le présent est un don que je saisis
Le fait tournoyer comme une rose offerte
Hume avec empressement l'odeur exhalée
Et je relève la tête vers le ciel ouvert…
© * kacem loubay *
Mardi 17 Octobre 2006
Khénifra – Maroc
Loubay_k@yahoo.frLe poète de l'autre rive