Il était une fois au printemps,
Au milieu d'un grand champ,
Un vieil, un très vieil épouvantail
A qui l'on prit des brins de paille.
Son auteur avisé du crime
S'en avisa sans déprime.
-Plait-il! Depuis quand les épouvantails parlent-ils?
-Il n'est point utile de battre des cils.
Dame caille disparut un instant,
Et revint tambour battant.
Elle se servit une nouvelle fois,
Et entonna un sifflement de choix.
-Quelle audace Dame Caille
Voudriez-vous bien laisser ma paille!
-Allez au diable mon ami,
Je dois refaire mon nid.
Elle repartit toute guillerette
Tout en faisant sa coquette.
Elle revint en s'égosillant.
Voyez-vous j'aime en sifflant
Retrouver cet air d'antan.
L'épouvantail tout en regardant
Dame Caille se servir encore,
Essaya, mais malgré ses efforts,
Ne fut pas en mesure
De l'empêcher. Elle n'en eut cure.
Le ciel s'assombrit.
Il poussa un cri.
Un éclair d'orage
Venait de tomber sur son âge.
Il s'aperçut qu'il pouvait
Bouger et qu'Ã jamais,
Dame Caille ne lui prendrait
Plus tout ce qu'elle voulait.
L'orage passé, elle comprit
Et repartit piègée par notre ami.
Il lui avait au passage,
Retiré quelques effets de son plumage.
"Faut être pris pour être appris"
SEMAPHORE