"D'aucuns semant aux vents récoltent les tempêtes"
Sur la parcelle, la mère bat encore la faucille.
La fatigue s’avance.
Elle rêve.
En bas des sillons bruns,
le ruisseau gargouille sur ses galets.
Caché parmi les boutons d’or, les iris, les sagittaires,
le ru se rassasie d’oxygène et s’enfuit au loin.
Là -bas sur ses méandres,
l’eau troublée accroche une dernière fois le soleil.
Ici dans le bocage se cachait leur nid à tous deux.
Quand elle entra dans le pré, lui, déjà là , l’attendait.
Un volcan dans le cœur.
Ses lèvres sont toujours brûlantes de ses baisers.
Il avait tissé un lit de fleurs des champs.
Tu as tout vu la pie.
Tu t'en es allée.
Mais jamais tu ne les as trahis.
Elle rêve.
Au raz du sol. La sueur perle dans son cou.
La haie la protège, l’habille de ses ombres.
Elle rêve.
Fixant encore l’églantine, la ronce fleurie.
Le lézard s’enfuit, l’oiseau immobile se tait.
Elle rêve sous le ciel bleu.
Sous ses cheveux cendrés,
Sous la cacophonie des avions de ligne.
Sous la calligraphie entremêlée des craies de fumées.
Des longues traînées blanches, polluées.
van gogh - Champs de blé