Per te, luce nel nero della mia vita...
Je suis un arbre sec, mort par la canicule,
Enveloppé d’innombrables vents qui me brûlent.
Je suis un arbre sec, je trône sur ce mont
Où les frimas ne sont que d’odieux démons.
Oui, je trône sur ce mont et je n’ai pour ami
Que cet insecte qui me ronge et me pourrit.
Fanée et solitaire sur ce sommet chauve,
Je regarde le noir monde d’en bas, les fauves,
Et la mélancolie vient m’attraper encore,
Cette presence narquoise qui me dévore.
Lorsque je vois le chaos de l’humanité,
Je prie les intempéries de me foudroyer.
Et enfin ! Tu es venu
Me sauver ! Qui l’aurait cru ?
Ô toi qui étais caché
Sous un de ces gris nuages,
Tu as mis feu au bûcher,
Et tu as fait des ravages !
Ô toi le fougueux éclair,
Ton explosion est douceur
Pour ma vie, pour mon enfer !
Carbonisée ma rancoeur !
Je me suis passionément
Consumée et j’ai fait feu
De tout bois… Intensément…
Que ce depart est heureux !
Ô toi le fougueux éclair,
Merci pour tes tendres flammes,
Pour la fin de mon calvaire,
Pour le salut de mon âme !
Je suis une petite graine, bien vivante.
Je suis solitaire sur ce triste sommet,
Mais je suis heureuse ; plus rien ne m’épouvante !
Je suis verte et vivante ; j’ai trouvé ma paix !
Je suis morte faible, je suis née de nouveau,
Mais forte et motivée. Je pousserai bien haut,
Car depuis la folle tempête d’euphorie,
Un feu brûle ; je suis revenue à la vie !
Oui ! Un feu brûle en moi ! Une douce lumière
Qui me rappelle cette soirée du tonerre !
Une lumière qui me gave d’énergie !
Carpe Diem ! Il fait beau et le soleil brille !
Oui ! Un feu brûle en moi ! Une douce lumière !
Quelle félicité ! Tu es là mon éclair !
Tu chauffes mon coeur, illumines l’univers !
Amore Mio, depuis cette nuit d’hiver,
Je me nourris d’eau pure, de terre et de toi.
Ton feu brûle en moi et tranquillement je croîs.
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"Je est un autre."
Arthur Rimbaud