au lieu de coudre mes plaies

ils ont cousu mon sourire

je leur ai ouvert à peine

ils se sont tordus de rire

depuis je me fais rare

tous me trouvent bizarre

vu que j'étais de trop

j'essaie de me faire tout petit

en trottinant sur ma solitude

j'essaie de me faire une amie

elle s'appelle poésie

et dans un autre univers m'amène

elle me dessine l'idéal

en me dispensant du réel

la gorge sèche j'avale

des litres de rime en "kyriel"

depuis je me sens mieux

et j'écris nécessairement

le plus naturellement

et par nécessité

nécessiteux des figures

qui véhiculent le style

on emprunte le fourgon

question de trouver l'inspire

moi je n'ai besoin de creuser

tout seul ça m'arrive

quand j'ai le moral en croisière

alors mes mots se rasent

je leurs taille le crane

pour leurs coiffer à mon gout

de la crinière du cheval

tantôt à zéro la boule

allez je les balance

telles des salopes sur la feuille

qu'elles se magnent et mon encre

laisse des traces et des traits

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au risque que tu t'en ailles

je tire ma "dernière" plume dans tes ailes