RETOUR…

… Elle continue son cheminement
La tête haute, les pas réguliers
Toujours avec la même dignité
Et la démarche d’idole…

Elle finit par s’évanouir
Dans les bras du crépuscule d’été
Quelque part dans un pré
Sur un tronc esseulé
Gît un mot : adieu

A présent elle est ailleurs
Sous un autre ciel
Avec les saisons qui passent
De ma mémoire elle semble effacée
J’oublie et les longues étreintes
Et les lèvres vermeilles

Sur l’oreiller de l’herbe touffue
Il ne reste aucune empreinte
Plus de chuchotements, plus d’aveux
Plus d’éclats de rire, plus de sourire
Sur le tronc de l’arbre : adieu

Des fois mes mains tremblent encore
Il suffit qu’on prononce un nom
Il suffit que je hume un parfum
De voir les mêmes yeux
La même silhouette élancée
Mon cœur qui vit à la dérive
Semble de nouveau réveillé

Et les vagues des souvenirs affluent
Et les flots émergent des flots
La nuit les rêves inondent le lit
Et je retourne à ma source
Pour quêter mes folles joies d’antan

Je vis sous l’hypnose des souvenirs
Et les jours ne sont plus les jours
Ni les nuits les mêmes nuits
Le vent fait pousser les ailes
Et je vogue dans l’océan des pensées

On m’annonce qu’elle est toujours là… !
Cours, elle t’attend au pied de l’arbre… !
Cours, elle est au rendez-vous… !
Suis-je sous l’effet d’un sacrilège… ?
Ou d’un quelconque breuvage… ?

Son image ne me quitte plus
Je décide de rompre les digues
De réveiller les ombres endormies
Je me lance derrière une étoile filante
Qui sillonne les artères du monde

Je longe en solitaire les allées fleuries
Je cherche mon arbre/totem
Sur le tronc, la mousse a trouvé refuge
Un mot nouvellement tatoué : retour…

… Et comme un vœu réalisé
Elle sort d’une brume ouatée
Elle avance lentement
La tête haute, les pas réguliers
Toujours avec la même démarche

… Je me noie dans la profondeur de ses yeux
Où des larmes semblent couler
Et sans aucune gêne
Nous nous trouvons enlacés… !
Nous oublions les maux du passé
Nous oublions l’ancien mot tatoué
Sur le tronc de notre arbre
L’autre mot re/naît : retour

La page du ciel est limpide
Un oiseau au plumage doré
Scelle notre alliance… retrouvée
Et bas dessus, bras dessous
Nous marchons le long des allées fleuries
Enfin dans nos cœurs rassurés
Germe de nouveau la semence du… retour

©Kacem loubay
Khénifra / Maroc
Mercredi 28 Avril 2004
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive