Tout le monde ignore ce que je sais,
Ce que je fais de ma solitude quand je m'endors
Quand je m'accroche à mon duvet
Et que les rêves me blessent comme des ressorts.

Je m'abandonne à la nuit et à sa lune,
Le corps nu mouillant dans le flot des rayons,
Et je me jette sur le front d'une dune
Un oeil vif accroché à un lambeau d'horizon.

L'ivresse me tient à l'éveil de ma vie
Entre un songe et la réalité je vais désarticulé
J'erre sur la promesse de cette amie
De prétendre à un paradis pour les miraculés.

Tout le monde se fout de mon abîme
Ce qui m'attache à ce néant où je succombe.
Je subis la bonté des délires sublimes
Qui me font voir les vérités d'outre-tombe.

Les penseurs lourds au ventre rond
Se moquent de mes jouissances insensées
Et chahutent de leur esprit de plomb
Pendant mes danses où j'oublies de penser.

Mes moments sont tristes, je sais!
Et parfois j'ai peur du prix de cette liberté,
Mais je n'abandonnerais jamais
Les chants, les rires qui s'entendent l'été.