Face au miroir, mon regard évite les traits
Dévoilant le contour de mon visage ovale
Au bord de l'esquisse se signe le portrait
De mes joues arrondies dans ce reflet opale.
Sous mon doigt se décolle l'image à extraire
Et ma peau maquillée sous le fard qui s'épanche
Cache la tristesse par dessus son contraire
Épousant les formes travesties de craie blanche.
Mes sourcils s'agrandissent à coups de crayons
Habillant mes larmes de couches de rimmel
Où les manques comblés condamnent les sillons
Quand le noir élargit l'angle de mes prunelles.
Autour de ma bouche grimée de rouge à lèvres
S'étend un sourire monté jusqu'aux oreilles
Ébauchant un rictus excessif un peu mièvre
Que les fils tendent aux prémices du soleil.
Sur mon nez barbouillé se porte l'illusion
Derrière ce faux air où s'invente un langage
Se dissimule dans l'âme une autre vision
Accrochée à son port glissant dans mon bagage.
Devant cette glace se dépeint la fiction
Quand l'actrice prépare son entrée en piste
Gommant d'un geste toutes les imperfections
Sur la toile vivante où se complaît l'artiste.
Myriam - 2/04/2006
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