Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poèmes en ligne - 6526 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
141 utilisateur(s) en ligne (dont 104 sur Poèmes en ligne)

Membre(s): 1
Invité(s): 140

poemic, plus...
Choisissez
c'est ma corbeille!!!!!
Hébergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Vos poèmes ***UN SEUL PAR JOUR*** Les "poèmes" érotiques descriptifs ne sont pas les bienvenus sur ce site
     Le cygne et le rouge gorge
Enregistrez-vous pour poster

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Euterpe
Envoyé le :  2/8/2009 15:39
Plume d'or
Inscrit le: 5/1/2009
De: Pour l'instant, partout sauf à l'intérieur de l'unité de l'univers ( -> poétesse absente)
Envois: 563
Le cygne et le rouge gorge
Ô violence ! On se croirait à Waterloo.
Une nappe odorante et rouge de sang chaud
Couvre la table du festin d'Odin ;
Au menu : les boyaux des cadavres au gratin.

Ô violence ! On se croirait à Waterloo
Si les perdants n'étaient pas preux ou nobliaux,
Les vainqueurs, des dragons, des combattants avides,
Le lion, un reptile à l'amitié aride.

Ô chaudes larmes ! On se croirait à Waterloo
Si les héros du jour ne brûlaient tous leurs maux,
Leurs morts, en expectorant de brûlantes flammes
De leur propre gosier, de leur fournaise infâme.

Ô chaudes larmes ! On se croirait à Waterloo
Si les heureux gagnants ne brisaient les fléaux,
Les hallebardes, les ornements, l'armement,
D'une simple secousse de leurs propres dents.

Ô espérance ! On se croirait à Waterloo
Si ne se baladait un jeune dragonneau
Avec ses parents, aux lieux des échauffourées,
Jouant, s'imaginant général des armées.

Des étincelles brûlaient dans ses yeux rieurs,
Ses écailles blanches pétillaient de vigueur,
Et sur sa gorge s'étalait, comme un bavoir,
Ses meilleures écailles, aiguisées comme un rasoir,
Rouges, autant que sont grises celles du Kracken,
Rouges, elles lui offraient le nom de Rotkelchen.

Le jeune dragon, ancré profond dans ses jeux,
S'élança à la poursuite de quelques gueux,
Quelques preux, laissant loin derrière ses parents,
Leur préférant ses ennemis fictifs, fuyant.

Le jeune dragon, ancré profond dans ses jeux,
En rattrapa un, sans doute, un gueux ou un preux.
Il roula sur le sol, il le plaqua à terre,
Dans son monde imaginaire, dans la poussière.

Il n'avait hélas pas vu ce buisson, là-bas,
Et ce dernier vint à s'échouer sous ses pas.
Dans cette chute, Rotkelchen ne pensait pas
Trouver son catalyseur de vie ici bas.

S'étendait là, bien dissimulées sous les feuilles,
De quoi charger toute l'humanité d'un deuil.
S'étendait là, dans les combats, ruines de Troie,
La morte oeuvre d'un roi, Hélène de ces bois

Des perles de sang séché autour de son cou
Formaient un collier de rubis, un pur bijou ;
Sur tout son corps, des cicatrices dentelées
N'étaient que broderie d'une robe de fée ;
L'expression souffrante de ses yeux exaltés
Parait cette beauté de toute majesté.

Pourtant, l'humaine n'attrista pas le dragon,
Il n'adressait pas un regard au parangon,
Un être coupable, immolé par ses semblables,
par leurs griffes héroïques, griffes inarrêtables.

Ce qui le boulversa : la cause de la fuite
De l'humaine, la cause de l'essai de fuite,
L'être qui l'avait incitée à se donner,
Chose inensée, à mourir pour le protéger.

C'était la source de toute vie, un bébé,
Sur ses langes, des cygnes turquoises brodés,
Et ses yeux bleus le prirent au piège, ficelé,
Dans la toile que forme un brouillon d'amitié.

Tout de suite, il alla repêcher ses parents,
Tout de suite, pour montrer le petit enfant.
Pouvait-il le garder ? Pouvait-il le garder ?
Il promettait de bien le soigner, l'élever.

Sa maman émit un grondement, grognement :
Ne serait-il pas dangereux, un peu plus grand ?
Mais le père du dragon prit les choses en main :
Un humain, ça se maîtrise en cas de besoin.

Ne tenant plus de joie, Rotkelchen s'en alla
Abriter l'enfant dans les cavernes , là-bas.
Il lui fit une douce place sur sa couche
Et chercha de quoi remplir sa bouhe.

Il demanda du lait à une des nourrices
Qui lui fit un grand sourire. Encore un caprice
De jeune dragonnet qui ne durera pas.
Garder un humain, on avait jamais vu ça.

Rotkelchen rechercha ensuite un petit nom,
Un nom d'oiseau, comme le veux la tradition.
Il pensa alors aux mouettes, aux pies, aux cannes,
Mais revoyant, les cygnes bleus, il choisit Schwan.

Après l'avoir bercé, il voulut s'amuser,
Mais retentissaient cris et pas précipités.
En quoi consistait donc la source du tapage ?
Il ne se doutait pas qu'il verrait un carnage.

Ô violence ! On se croirait à Waterloo,
Une nappe odorante et rouge de sang chaud,
Etalée par celui des dragons cette fois,
les valeureux guerriers qui s'étaient cru les rois.

Pendant que les cadavres agonisaient,
Le chevalier cause de la mort regardait
les dragons paniqués et tous les prisonniers
Dont il s'était échappé, qu'il voulait venger.

Un cygne turquoise, voilà ses armoiries,
Et dans ses grands yeux bleus, quelque chose qui brille :
Une venimeuse toile d'inimitié
Dans laquelle qui s'y frotte reste piégé.

Rotkelchen regardait la scène. estomaqué.
Ce chevalier ressemblait à son protégé.
Il possédait quelque chose de familier.
Peut-être était-ce ses yux bleus, ou bien son nez.
Pourtant, Rotkelchen ne voulait pas que son bébé
Ne devienne un dragocide, brutal, taré.

Ô violence ! On se croirait à Waterloo.
Une nappe odorante et rouge de sang chaud
Couvre la longue table du festin d'Odin ;
Au menu : les boyaux des cadavres en gratin,
Et malgré les cruelles années trépassées
Rien de cette situation n'avait changé.

Ô violence ! On se croirait à Waterloo
Si les guerriers n'étaient pas preux ou nobliaux,
Ou adversaire dragons, combattans avides,
Et Napoléon, reptile à la paix aride.

Ô chaudes larmes ! On se croirait à Waterloo
Si les héros du jour ne rejetaient pas leurs maux,
Sur les opposants, à coup de brûlantes flammes
De leur propre gosier, de leur fournaise infâme.

Ô chaudes larmes !On se croirait à Waterloo
Si preux et chevaliers ne brisaient leurs fléaux,
Leurs hallebardes, leurs ornements, l'armement,
Contre les feux, armures d'écailles, et des dents.

Ô espérance ! On se croirait à Waterloo
Si ne se bagarraient dans ce triste tableau
Quelques recrues nouvelles dans le sang, la transe :
Rotkelchen, Schwan. Feront-ils pencher la balance ?

Rotkelchen rivalisait de force et beauté.
Des sobriquets courronnaient sa célébrité :
Fléau-des-cieux, fin-des-humains, et coupe-gorge,
Ou pour ses proches, tout simplement, rouge gorge.

Schwan était devenu un rapide guerrier
Un peu chétif, mais les dragons avaient prêté
Les écailles les plus solides de leurs mues
Pour une armure contre les épées qui ruent.

Ô violence ! On se croirait à Waterloo
Si les vainqueurs n'étaient pas preux ou nobliaux,
Si les dragons ne claironnaient pas la retraite
Devant un chevalier coupant tête su tête.

Un cygne turquoise, voilà ses armoiries,
Et dans ses grands yeux bleus, quelque chose qui brille .
Une venimeuse toile d'inimitié
Dans laquelle, qui s'y frotte reste piégé.

Il s'élança sur son destrier, au galop,
En bavant de rage, en moulinant son fléau,
La vengeance aux éperons, la mort au sourire,
Et avec Rotkelchen dans sa ligne de tir.

Schwan pressentit le danger que son compagnon,
Partenaire dans ses combats, meilleur dragon
Dans l'amitié, dans tous les froids et les frimas,
Dans les coups durs de la vie, n'apercevait pas.

Sans réfléchir, Schwan s'élança dans la mêlée
Des pattes galopantes du fier destrier,
Celui-ci, par chance, s'encoubla et tomba
Et le chevalier des enfers chuta bien bas.

Le preux prestement se replaça sur ses pieds,
Schwan fit de même, et avec plus d'agilité.
Les deux guerriers se mesurèrent du regard,
Ne laissant aucun maigre détail au hasard.

Des yeux bleus surveillaient, observaient des yeux bleus,
Un corps musculeux défiait un corps musculeux,
Un fin visage semblait scrupter un miroir,
Démons semblables voulant leur puissance asseoir.

Tout à coup, l'action s'élança sans réfléchir
Aux conséquences du destin, de l'avenir.
Le chevalier, dans des spasmes rageurs, chargea,
Et Schwan, à la manière d'un dragon, sauta.

En souplesse, sur ses épaules, il raterrit,
ne déséquilibrant pas d'un poil l'ennemi,
Qui, comme une proie sous les dents d'un jeune chien,
S'ébroua pour éjecter son gibet, sa fin.

D'une chiquenaude, Schwan fit gicler le haume,
Comme les vents d'Eole sur un toit de chaume,
De l'armure ennemie. Dans sa fureur bestiale,
Il domptait un mustang sauvage, un fier cheval.

Il rugit, mordant l'échine, comme une bête,
S'acharnant et suçant le sang montant en tête,
Plongeant les griffes, comme le fait un dragon,
Dans les artères, sources de la vie, profond.

Le chevalier vint rougir le sol noir des taches
De son sang, perles de la vie qu'onlui arrache.
Les ailes de son cygne chutèrent sans vie ;
Pour lui, l'existence turquoise était finie.

Un rugissement s'échappa du corps de Schwan ;
Il n'avait cure de ses sanglantes balzanes.
Une victoire bestiale lui souriait,
Et saignant le cadavre, elle le courronait.

Schwan rugit : il fallait fêter l'événement
Dans le plus immonde, abjecte des bains de sang.
Dents pointues, il fallait que ses amis accourent,
Que les jours de leurs ennemis se fassent courts.

Ce nonobstant, Rotkelchen, triste, loin de tout,
Regardair le carnage, le feu de haine, feu de fous.
Mieux aurait valu mourir que de vivre ça,
Tous ces coeurs de pierre qu'on ne supporte pas.

C'est alors que De sa voix chantante d'oiseau,
Il composa un chant pour les cieux les plus hauts,
Pour les abysses de son coeur,un prière,
Pour tous les dragons et les seigneurs de cette terre.

" En temps de calme et de paix,
On voit sous le soleil de mai
De beaux oiseaux-lyres chanteurs,
De jeunes dragons en chaleur
Comptant fleurettes aux dragonelles,
Dansant l'amour en haut du ciel.

En temps de calme et de paix,
On voit sous le soleil de mai
Des petits troubadours en transe
Composant des chants, des romances,
A leurs amours, leurs damoiselles,
Qui rougissent sous une ombrelle.

En temps de calme et de paix,
On voit sous le soleil de mai
Des danses sportives et nuptiales
Dans les cieux, des unions royales,
Et de chauds baisers langoureux
Pour les princesses et les preux.

Mais en ces temps bénis de paix,
On ne verrait pas, ô jamais,
Le plus fidèle des compagnons
Tuer son père pour un dragon,
Sans savoir que son meilleur ami
A coûté un peu de sa famille.

Mais en des temps bénis de paix,
On ne verrait pas, ô jamais,
Les pleurs réclamer bestialité
Dans la veangeance, l'adversité,
Et des dragons chanter ce refrain
Pour exprimer le plus profond chagrin.

S'il te plaît, ô toi bel oiseau,
Toi qui voles dans les cieux, si haut,
Va dire, s'il existe, au père,
A Dieu, s'il arbitre nos guerres,
Qu'il pardonne à mon protégé
Son plus vil péché ignoré.
Il n'est pas taré, dragocide,
Mais présentement, parricide.

S'il te plaît, ô toi bel oiseau,
Toi qui voles dans les cieux, si haut,
Va dire au père tout puissant,
S'il a bu sa coupe de sang,
Qu0il prenne pitié des erreurs,
Que font les peuples, des horreurs,
Qu'il redonne des vers aux dragons,
Qu'il redonne aux humains des chansons.






----------------
"Je est un autre."
Arthur Rimbaud

anonyme
Envoyé le :  2/8/2009 23:19
Re: Le cygne et le rouge gorge
une histoire touchante, une prière qui je l'espère sera entendue
lyamine
Envoyé le :  2/8/2009 23:27
Membre banni
Inscrit le: 18/5/2009
De: annaba.algerie
Envois: 516
Re: Le cygne et le rouge gorge
Une prière qui sera surement entendue par Dieu.....!Lyamine








----------------
JE SUIS UN PASSIONNE DE POESIE.JE CHERCHE LES BEAUX MOTS ET SURTOUT L'AMITIE DE MON PROCHAIN.JE SUIS ASSEZ SIMPLE.Je m'excuse auprès de mes amis oasiens et oasiennes sur cette absence professionnelle ...

nad34
Envoyé le :  3/8/2009 14:40
Plume de diamant
Inscrit le: 27/2/2007
De: languedoc roussillon
Envois: 12223
Re: Le cygne et le rouge gorge
Mon dieu, quel écrit!!!!!!!!!

Mais quelle prière pour finir cette histoire,

Quelle muse te conte donc??Celle de l'espoir et de la paix oui, mais vraiment, je suis restée scotchée devant mon pc:




crisroche
Envoyé le :  3/8/2009 18:48
Plume de diamant
Inscrit le: 27/7/2008
De: Résistance
Envois: 13522
Re: Le cygne et le rouge gorge
Un souffle épique puissant.


----------------

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant |

Enregistrez-vous pour poster