Un trou noir comme la bouche de l’enfer
Les mâchoires ouvertes d’une bête immonde
Sous mes pieds je ressens ouvrir la terre
Pour plonger vers un gouffre, une gorge profonde
Mes cris perçants semblent s’étouffer dans l’air
Tandis que mon corps se tord en étranges postures
J’essaye de m’expliquer cette épreuve éphémère
Incrédule dans cette chute à vive allure
La surprise fait place à l’accoutumance
Dans un semblant de bien être qui s’installe
Je me laisse bercer par cette soudaine aisance
Cette béatitude qui n’est pas bien ni mal
Tout semble s’estomper avec grâce
Ma descente est convertie en apesanteur
Ce puit noir est devenu comme un grand espace
Où je flotte, subissant les faits mais sans peur
Pas d’astres à admirer ni de proche planète
Tout est noir et calme, sans bruit et sans vie
Je suis seul, peut être, avec cette vision abjecte
Et je suis impavide face à ce vide infini
Résigné, je reviens sur mes pensées terriennes
Sur mes convictions extrêmes sur la vie des âmes
Sur les entités qui partent et qui reviennent
J’étais dans l’erreur, sans chaîne ni trame
Et dans cette angoisse qui m’envahi
Je lance un dernier cri de déception et rage
Pour me retrouver à nouveau dans mon lit
Tout en sueur dans mon quotidien couchage
Juste un moment pour réfléchir encore
Pour retrouver le goût de la lumière
Et pour se dire qu’on peut avoir raison ou tort
Que rien n'est certain, mais on saura en passant la frontière.
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Luka