Des mots-maux
Que le sable chaud brûle mes pieds
A me mettre à genoux de supplice
Que la lumière éclatante m’aveugle
A devenir borgne ou même aveugle
Qu’elle me projette au-delà des précipices
Que les ondes immondes m’emportent
Au fond de la mer amère qui beugle
Qu’elle m’étouffe d’apnée à perdre haleine
Que les griffes des épines m’assassinent
Aspirant le sang chaud de mes veines
Que les fleurs sauvages me chamboulent
Que la force des tornades ardes me butine
A perdre le nord à m’évanouir saoule
En pulpe fragile des papillons le nectar
Que la chaleur des ergs détruise mes nerfs
Les asséchant à devenir rus des ondes rares
Que l’érosion du temps déchire ma peau
En lambeaux cicatrisés en stigmates rosies
Que la tempête m’emporte dans sa folle frénésie
En particules insignifiantes éparses oripeaux
Que la nature réduise au néant mon ecce homo
Que ma chair hurle la douleur des bêtes de somme
Et que mon âme anéantisse mon vade-mecum
Confrontation solitaire à toute souffrance physique
Nature sur ma peau ta douleur est édénique.
Douceurs plus clémentes que certains mots maux !
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MB CANDIDE