Et j'écrivais ton nom sur une page blanche
Aux argiles des soirs je modelais ton corps
Et les chants de l'oiseau ne disaient plus qu'encor
Lorsque je dessinais ton visage aux pervenches
Et je gravais nos vies où le roseau se penche
Mais l'onde t'emmenait dans son sillage d'or
Et je criais ton nom et de plus en plus fort
Jusqu'à ce que l'écho résonne en avalanche
Et naufrageant mon coeur aux aquilons du nord
Le soleil t'effaçant m'infligeait mille morts
Pourtant je renaissais où la source s'épanche
Et m'offrant aux nuées pour trouver ton visage
J'implorais l'eau du ciel pour que ma soif s'étanche
Mais mon rêve insensé ramenait ton image
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Leur toile spirituelle
Je la brise et vais cherchant
Dans ma forêt sensuelle
Les oracles de mon chant
Paul Valéry