Dépourvu d'air... (sans le son "Rrrrr")
J'ai décidé de banir tous les "R"
De la révolution et des guerres.
J'ai remi à demain ma colère,
Et j'ai enfin pu aimer le monde...
Difficile cette vue du monde,
Avec une vie spacieuse et douce,
Sans plus soulever de chaîne immonde,
Mais jouer sans se pincer les pouces.
Passifs, nous sommes devenus moutons,
Avec peu d'hommage à la poésie.
Il est temps de monter plus haut le ton,
Afin d'effacer voile et amnésie.
Tous nos minois se sont levés au ciel,
Où volent les avions, les papillons.
Eloignée de la côte et de son miel,
C'est une abeille qui suit les sillons.
Elle nous dévoile enfin le chemin,
Laissé dans la tempête et les vignes,
Oublié et quitté dès le matin,
Dans un tel souffle de vent indigne.
La pluie, les nuages se sont calmés.
Tous les animaux, cachés dans les bois,
Ont vu que les hiboux s'en sont allés,
Comme le flou de nos chocs et émois.
Tout était devenu vil et hideux,
Tout était si confus dans nos pensées,
Tout était, au fond, si laid, si honteux,
Tout est à nouveau caline beauté.