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     11 NOVEMBRE
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Expéditeur Conversation
ELTEOR
Envoyé le :  11/11/2023 8:08
Plume d'or
Inscrit le: 19/6/2016
De:
Envois: 1951
11 NOVEMBRE
La peur

L’aube se lève sur le champ de bataille
J’ai une forte douleur venant de l’estomac
L’envie de vomir mes tripes, de vider ma peur
Car ce soir, je ne verrais pas le soleil se coucher.

Dans deux heures, sur le coup de sifflet de l’officier
Je vais sortir de la tranchée, baïonnette au canon
Galvanisé par la haine, il faut casser du boche
Ces salauds qui ont envahi mon pauvre pays.

Encore un peu de temps, regard sur des photos jaunies
Et sur des lettres froissées, un moment de nostalgie
De ces doux souvenirs du passé, de ces moments heureux
Mon esprit s’embrume, je dois réagir, ce n’est pas le lieu.

Mon capitaine regarde fébrilement sa montre
Compte les minutes et soudain il arme son révolver
Le son perce le silence de la nuit, c’est le départ
Vers l’abîme, la montée vers l’enfer, de fer et de feu.

Je sors de mon trou, comme les autres soldats
Les mitrailleuses crachent leur fiel de projectiles
Un camarade tombe, une balle en pleine tĂŞte
Sa cervelle se répand sur mon uniforme.

Les canons se mettent Ă  tonner, les obus Ă  tomber
Autour de nous, un éclat arrache le visage d’un copain
Il hurle de douleur, le sang pisse Ă  longs flots
Je dois continuer, je ne peux m’arrêter.

Nous arrivons au niveau d’un rideau de barbelés
L’ennemi continue à tirer, à faucher les jeunes gens
L’un d’eux est accroché aux fils de métal
Il a les entrailles qui lui sortent du ventre.

Vingt minutes de fin du monde, de durs, d’âpres combats
La moitié de la troupe est décimée, morte ou blessée
Et voilà enfin l’ennemi, je le vois comme il me voit
Nous sautons dans la tranchée, pour le tuer.

Face Ă  face, homme Ă  homme, corps Ă  corps
Nous nous battons Ă  coups de poignard ou de pelle
J’enfonce ma lame dans le cœur d’un allemand
Je sens sa vie partir, il est crevé l’ordure !



La peur (2),

Je m’appelle Hans et je suis allemand
Mon père a péri dans les tranchées de Verdun
Tué au cœur d’un coup de couteau par un Poilu
Je ne l’ai pas connu, je n’avais que cinq ans.

Enrôlé dans la Wehrmacht, nous avons envahi
En un mois la Pologne, la guerre commence
Déclenchée par la folie d’un homme dénommé
Hitler, six années d’horreurs absolues.

Je n’ai rien demandé, seulement subi
Je l’avoue, endoctriné par un fanatique
Le peuple a suivi le Führer vers l’enfer
Atteint par les maux les plus infects.

Pourquoi ? Ai-je participé à l’abominable
Au pire, à la négation totale d’êtres humains
A leur méthodique anéantissement programmé
On se disait supérieur à eux, mais en quoi ?

Aujourd'hui !

Nous sommes petits enfants de boches et poilus
Nous ne voulons plus de guerre, mais que la paix
Nous pensons Ă  tous ces morts, pour notre salut
Plus jamais çà ! Ils méritent notre respect !



C’était un trou de verdure

C’était un soir d’été, dans la douceur des prés
Quand le soleil est las, d’éclairer la journée
Que le vent cesse de souffler dans les cyprès
Je me sens libéré, d’un travail acharné.

Allongé de mon long, sur un tapis de fleurs
D’herbes folles, que les derniers rayons me charment
Caressent doucement, de leurs doigts cajoleurs
Ma peau, je m’endors enfin, à l’ombre d’un charme.

Il est doux de rêver, de pouvoir s’évader
De vider son esprit, des mauvaises pensées
Je me revois enfant, heureux de gambader
Dans les champs de blés et de cueillir des pensées.

Nostalgie ! Tu me tues, d’aimer, ces temps d’antan
J’ai mal à l’âme, je veux fuir, tout oublier
Car je t’en veux, à me rappeler ces instants
De bonheur, pars ! Va-t’en ! Dois-je te supplier ?

Pourquoi me faire souffrir ? Cruels souvenirs
J’étais heureux et insouciant, j’aimais la vie
Tout était beau et grand, j’avais un avenir
Et un jour, plus que maudit, la mort m’a surpris.

Je suis l’inconnu, sur la stèle funéraire
La guerre, ce n’était pas les flonflons du bal
Tombé au champ d’honneur, à côté de mes frères
Deux trous, côté droit, je suis le dormeur du val !


Mon amour, mon aimée

Mon amour, mon aimée, je t’écris cette lettre
Le temps est gris, il pleut depuis tĂ´t ce matin
Et un froid glacial engourdi tout mon ĂŞtre
Sans pouvoir te voir, mon moral est atteint.

Je reste à mon poste à surveiller l’ennemi
D’en face, mais il peut surgir à tout moment
Prêt à tuer un gars qui n’est pas mon ami
Car je le sais, la guerre n’est pas un roman.

Mon amour, mon aimée, si je meurs aujourd’hui
Tu mettras dans ma tombe, mes fleurs préférées
Un joli bouquet rouge, ainsi que quelques fruits
Des livres de qualité, ceux que je dévorais.

Je ne la crains pas, je n’ai pas peur de la mort
Elle peut venir un soir au détour d’un chemin
M’annoncer la fin, ainsi prévenu du sort
Réservé, mon sang n’a pas l’odeur de jasmin.

Mon amour, mon aimée, pour la folie des hommes
Tu seras surement veuve, je ne serais plus
Tu regarderas les photos de notre album
En pensant à nous, à ce bonheur révolu.

Si mon corps ne doit pas pourrir au fond d’un trou
Et que je revienne atrocement blessé
La gueule cassée, auras-tu un vrai dégoût
A me voir ainsi, tu ne pourras l’encaisser.



meldois
Envoyé le :  11/11/2023 8:28
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 5/4/2008
De: MEAUX ( seine et marne)
Envois: 9665
Re: 11 NOVEMBRE
Bonjour Elteor,
Un très beau poème poignant et une magnifique description de cette atroce guerre dans tes vers.
Comme j'ai beaucoup apprécié cette ambiance et ce décor très touchant.
Les allemands étaient en avance par rapport aux français. Ils possédèrent du matériel très efficace pour couper les barbelés.
J'ai appris au musée de la Première Guerre Mondiale à Meaux que les tranchées allemandes étaient soit-disant chauffées. Bien sûr, si je ne me trompe pas car j'ai vu beaucoup de choses très intéressantes.
Bon samedi!
Amitiés
Alain
Sphyria
Envoyé le :  11/11/2023 10:28
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 25/4/2021
De: France
Envois: 29274
Re: 11 NOVEMBRE
Un poème réaliste et intense, d'une grande force émotionnelle !
RomanNovel
Envoyé le :  11/11/2023 20:18
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 27/8/2022
De: Dordogne - Originaire de Lyon
Envois: 11540
Re: 11 NOVEMBRE
Un très bel ensemble de poèmes en un , très poignant, qui montre le trauma de cette foutue guerre et dont la descendance de chaque pays ne veut plus connaître ces horreurs de la guerre mais vivre en paix les uns avec les autres.


----------------




Sybilla
Envoyé le :  12/11/2023 16:38
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 98073
En ligne
Re: 11 NOVEMBRE
Bonjour Olivier,

Une suite de magnifique poésies poignantes sur cette terrible guerre !



Belle journée cher ami poète Olivier !
Toutes mes amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rĂŞve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

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