Voyez tous ces sentiers qui s’ouvrent devant vous !
Ce sont de vrais chemins menant vers des espaces
Où seuls sont refoulés les prétendus rapaces
Qui font trop de remous !
Allez donc de l’avent pour voir votre fortune
Se gonfler aussitôt sans râler constamment !
Honnis les farfelus qui pestent instamment
De voix inopportune !
Je vois que dans la troupe est un vilain mouton,
Un hideux compagnon qui disperse du trouble ;
Il bêle à contre sens et se cherche un vrai double
Jouant du mirliton.
Et pourtant dans ce Monde il y a bien de quoi
Nous donner du plaisir en restant tous ensemble,
En aimant le prochain qui, dit-on, nous ressemble
Sans savoir, las, pourquoi !
Mais sait-on qu’il y a trop de gens audacieux
Des rétifs à plier leur très rigide échine ?
Je ne puis renseigner pourquoi telle machine
Vise aussi les doux cieux !
Je réclame haut et fort, d’un bon ton quémandeur,
Comment faire, en ce cas, pour éviter la foire
Et pouvoir, sans tricher, obtenir quelque gloire
Comme un vrai baroudeur !
Paraissant fort instruit un chenu m’entreprend,
Me tire par la manche et me dit avec flegme :
« Il te faut respecter ce que dit l'apophtegme
Quand le rebelle apprend !
Il y est raconté d'où lui vient le soutien
Sans besoin d’affoler une impatiente foule
Qui piétine le sol lorsqu’elle se défoule
Pour sonder un Chrétien ! »
Dites-moi, mon Ami, si je suis trop benêt
Croyant, las, en naïf, que le Monde est docile ?
Faut-il donc, qu’à vos yeux, je paraisse imbécile
Méritant un bonnet ?
Quand seront délivrés les prix et les lauriers
Tu seras isolé sans nulle récompense.
Alors, sans plus tarder, fais celui qui repense
Ses concepts avariés.