Plume de platine Inscrit le: 9/6/2013 De: Kairouan- centre du cœur-Nina Envois: 8922 |
Des amis oubliés: Le métier à tisser* (à Amira ) Des amis oubliés: Le métier à tisser*
Mère de Djellaba et de Burnous Catalyseur de longues veillées Surtout la saison de blé Ne manquent ni grain, ni couscous
Elle n'est plus qu'un souvenir Ses cheveux de fils sont ébouriffés Ne tournent le thé et le café Les beaux jours ne peuvent revenir
Son bois noirci est mal entretenu Et elle est posée sur son séant Tous ses trous sont béants Et tous les corps frileux sont nus
Les ovins ne lui offrent de laine Elle jeûne depuis belle lurette On ne lui doit les habits de fêtes Convivialité a fléchi devant haine
Elle pleure les doigts de ma mère Qui caressent telle une amante Danse fer, fils sont guitare qui chante Elle broie, silencieuse, l'amer
Les Djellabas ne sortent plus d'elle Ils ont perdu de leur charme Les têtes sont regret, les yeux sont larmes Sidi* est enterré, Yamma* n'appelle
Le métier* est là , on ne tisse jamais Et le cœur des foyers n'est chaud Le Kanoun* est vaincu par le réchaud Sont loin partis ceux qu'on a aimés
Le métier à tisser: En arabe dialectal "Seddaya", c'est un nom féminin Sidi : mon père Yamma : ma mère Kanoun : ustensile où on met les baises pour préparer le thé ou pour encenser
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