Ferraillez, cher Ami, sans plus vous courber...
Moi, Monsieur, si j’étais comme vous rimailleur
J’offrirais, en longs vers, du discours le meilleur.
J’avouerais, sans ciller, que pour plaire à l’engeance
Vous devez vous courber sans penser Ă vengeance.
Un certain Monde dit qu’il lui faut des valets
Pour ouvrir, au matin, sa suite de volets,
Sans parler du devoir de poudrer son visage
Pour qu’il offre aux badauds son plus beau paysage.
Ruez, si m’en croyez ! Il vous faut ferrailler
Pour clouer ces longs becs de mots Ă mitrailler !
Reculer fait de vous un battant bien trop pleutre
Qui ne sait qu’exposer le dessus de son feutre.
Il est temps que l’on sente, en ce sournois milieu,
Que l’honneur du quidam se respecte en tout lieu.
Ne cessez plus jamais de toujours en découdre :
A cela désormais il vous faut vous résoudre !
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Me voilà regonflé tout comme une baudruche
Et m’en vais tôt cesser de paraître en autruche.
Vous m’avez, à l’instant, bien ouvert les deux yeux
Par ces mots déployés sans paraître ennuyeux !
Jugez donc par vous-mĂŞme en oyant ma parole
Qui s’apprête en brocards à parler de mon rôle.
« Bonnes gens saupoudrées défrisez vos cheveux
Entendez mon avis puisque ici je le veux !
On ne doit avoir cure en aucune demeure
D’asservir un pareil qui se tait mais qui pleure. !
Demain au crépuscule on verra votre vie
Cesser de réclamer du caviar pour survie !
Lorsque sur votre corps se fermera la terre
Ce ne sont pas mes vers au triste ministère
Qui rongeront vos os. Ce sera bien l’oubli
De ceux de votre Cour, qui vous ont anobli.