Un jour je jurerai, par Appolon médecin
Par Asclepios, par Hygie et Panacée,
Par tous les dieux et les déesses, les prenant à témoin,
D'exercer la médecine dans l'innocence et la pureté.
Ce serment, autrefois fût le Graal a mes yeux,
Aboutissement final de longues années
Promesse d'un métier sublime et merveilleux
Ce serment aujourd'hui semble terne et fâné.
Que dirait Hippocrate s'il pouvait nous voir
Nous affrontant dans la bêtise et l'incompréhension
Soignants contre soignés, à sans cesse décevoir
L'humanité, par la bêtise de nos actions.
Asclepios nous donna le premier caducée
L'art de la médecine, le pouvoir de soigner,
L'amour de l'être Humain, sans distinction,
L'amour de son prochain, en toute condition.
Alors pourquoi ne puis-je me sentir acceptée ?
Par mes pairs, mes confrères, mes patients protégés ?
Où que j'aille je ne puis retrouver mes valeurs
Quoi que je fasse, que je dise, le futur me fait peur
Je voulais soigner sans distinction aucune
Que ce soit l'étranger, la saint, le mécréant
Oublier la colère, effacer la rancune
Soigner les maux du corps du cœur, de l'homme et de l'enfant
Mais je vois peu à peu l'envers du décor
Où la santé devient soeur de capitalisme
Des médecins businessman, sans limites ni remord
Je ne puis approuver tout ce radicalisme.
Je vois aussi la haine des patients que j'aimais
Ceux que j'avais juré d'accompagner avec amour
"Ingrate corporatiste" certains osent crier
Alors que je me donne, corps et âme, nuit et jour
Où aller, et que faire ? Chaque camp se déchire
Ceux qui se battent avec moi peu à peu abandonnent
Notre voix se tarit, notre passion chavire,
Une ambiance de révolte doucement résonne
Lorsque le dernier médecin perdra son humanité
Que le dernier patient ne l'écoutera plus
Que le peuple se battra pour une cause superflue
Alors oui, le gouvernement aura gagné.
Swan Ramström
Vendredi 12 avril 2019
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