Des serments en bouquet nourris à l’eau de rose,
Clamés chaque aurore par des lèvres virtuoses,
Sur ma blanche peau jusqu’à l’extrême vieillesse,
N’est-ce que songe du soir pour rosir la détresse ?

Dans les mêmes draps, mêmes caresses fidèles,
Croire au murmure grisant d’un « je t’aime » éternel
Ou à l’amour sans bornes et fusion en pensées ;
N’est-ce que frime et arnaque pour le temps à tuer ?

Que ceux qui doutent comme moi, lèvent le doigt !
Quant aux autres sans voix, taisez-vous votre effroi
À cette vérité ? l’amour n’est qu’une errance,
De cœur en cœur il va, en chasse, en transhumance.

Ou il éclate en rage comme un orage en transe,
Dans une assourdissante, fugace incandescence ;
Le cœur foudroyé, à terre, l’âme en cendres, l’amant,
Dans la souffrance de la défaite, se consumant.

Ô Vous ! Rassurez-moi. L’amour sans tricherie,
Ni blessures, lumineux, qui roucoule à l’abri
D’un nid chaud, fécond, inoxydable au temps ;
Ô Vous ! Affirmez-moi qu’il existe vraiment !