Nous Ă©tions comme les deux doigts de la main
Nous nous voyions, souvent, sans jamais se lasser
On s’esclaffait, on rigolait, la vie se buvait comme du petit lait
Rien ne pouvait effacer ce bonheur d’être si vivant.
Puis, on a grandi, nos jambes ont commencé à galoper
Chacune de leurs côtés, on se donnait rendez-vous,
Quelques fois, par envie de se retrouver.
Et puis, un jour, dans le miroir, je ne me suis plus reconnue
J’étais devenue adulte, on ne se cherchait plus
Parfois je t’apercevais dans le parc, la cour d’école
Furtivement, je te faisais clin d’œil.
Maintenant, j’ai trouvé emploi, j’ai trouvé mari
La nuit, au levant des rĂŞves, tu viens me visiter
Plus souvent qu’avant, j’imagine que tu t’ennuies de moi.
De mon côté, je ne t’ai pas dit, je vais avoir un bébé
Chaque fois que j’en vois un, ton souvenir me reviens
Je me rends bien compte que je t’ai laissé tomber
Comme une vieille chaussette.
C’est aujourd’hui que je reconnais ta valeur.
Il y a bien de la place à côté de mon petit
Pardonnes-moi , je reprends mes droits
J’ai besoin de toi, pour être une bonne maman
Ce petit côté enfant, qui nous rend si heureux
Je t’ai perdu une fois, je te garde maintenant.
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sylvianni