Plume de soie Inscrit le: 17/9/2015 De: Envois: 133 |
Le Chemin L'allée est grande, le chemin sombre La lumière dans les arbres crée sur le sol des ombres Les feuilles desséchées crissent sous mes pas Le vent dans mes cheveux me fredonne tout bas :
"Avance lentement, et prends garde au chemin, Tranquille et solitaire, il semble tendre la main, Mais ne l'attrape pas, ou il te gardera, Surtout ne la prends pas, ou lui il te prendra.
Car douces sont ses fleurs, tentant est leur parfum, Les fruits pendant aux arbres semblent mûrs à point Le ruisseau est limpide, il coule doucement Mais si tu t'y prélasses, il te noieras sûrement."
Ô vent mystérieux ! Merci de tes conseils, Je prendrai garde à tout, à la pluie, au soleil, Et la Nuit et la Lune m'en seront témoins : Toute la fausse douceur, je m'en garderai loin.
Et avançant encore je deviens Méfiance, Mon âme, mon coeur endurcis ont perdu toute confiance, Mes rêves d'autrefois se dissipent et se meurent, Pleins de désillusions, mes yeux perdent leur lueur.
Puis la pierre de mon coeur se transmet à ma chair, Elle me fige, m'empoigne, sa prise se resserre, Mon âme s'enfuit loin de ce corps corrompu, Elle m'abandonne là , dans ce corps statue.
Le temps coule et se passe, un jour, un an, une éternité? Je ne saurais le dire, mais les fleurs ont fané, Les arbres nus ressemblent à de mornes squelettes, Toute cette solitude me fait tourner la tête.
Mais au loin apparaît une douce lumière, Elle avance vers moi, espérance stellaire, Une forme humaine peu à peu se précise, Elle semble confiante, moi je suis indécise.
Puis je la reconnais, oui ! Je connais ce visage ! Est-ce toi, est-ce bien toi, ou est-ce ton mirage ? M'as-tu trouvé, enfin, es-tu revenu ? Pardonne-moi ! Je me suis égarée, j'étais perdue.
Mais libère mon cœur, et purifie mon âme ! Le froid et la méfiance l'ont rendue infâme... Mais si c'est toi, si c'est bien toi, et non pas ton mirage, Redonne vie à mon corps, couleur à mon visage.
Un sourire t'illumine et fait briller tes yeux, Comme dans mon souvenir ils sont doux, chaleureux, Ta main douce, vivante, prend la mienne figée, Faut rebattre mon cœur, jusqu'à me libérer.
Mon âme me retrouve, redonne vie à mon corps, Et quel flux d'émotions ! Si vivant, sonore ! Les arbres enfin revivent et se couvrent de fleurs, Elles embaument notre air d'une douce senteur.
Je te regarde alors, mon sauveur, mon ami, Toujours tu me retrouves, jamais tu ne m'oublies, Tu me prends dans tes bras, quelle douce merveille ! Tu me rassures enfin, me chuchotes à l'oreille :
"N'écoute pas le vent, il est fourbe et cruel, Il nous murmure nos peurs, les mauvaises nouvelles, Il arrache les fleurs, et peut détruire le monde, Dans ses grandes colères il nous devient immonde.
Il est jaloux de nous car il est solitaire, C'est le cas de le dire : il est vide comme l'air, Prends ma main maintenant, et garde la toujours, N'aies pas peur du chemin : il mène à l'amour."
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