Funambule à noctambule

Je suis la funambule de la poésie,
Je jongle en toute liberté
Avec des mots enchantés
Pour atteindre ton cœur meurtri
Je veux l’embellir,
L'adoucir,
Le rafraîchir,
Le faire frémir,
Pour que le virtuose en toi se laisse séduire

Noctambule!
Tu niches dans mon cœur en secret
Tu ébauches au passage
Ton tableau de la vie sans ambages
Que tu serines
O détonateur de ma source clandestine,
Que je dépose en ton âme
Comme un décret
De grâce !...

Je suis la funambule qui fait ses premiers pas
Ses petits bonds hésitants mais légers
Sur cette corde tendue d'un bout à l'autre
De ce globe infaillible
Sans me rendre compte des dangers
Que je cours à chaque saut
Mais j'aime ce fil de lin invisible
Qui m’unit aux grands de ce monde.

Tu es mon noctambule
Tu étends sur moi ta prise
Resserre-moi
Contre ton cœur tant aimé… Je brûle !
Tu m’enivres
Par delà ces kilomètres d’horizon sans brise
Mais, confiante en cette équipée,
Qui, chaque soir, me livre
A toi

Je suis la funambule qui
Au gré de son noctambule
Se laisse mener sur les rivages aux vents légers
Enseignant la mélodie
Des pulsations de la vie
Aux sons de ta valse poétique
Qui me hante, qui m’habite.

Fleurdeau